Côte d’Ivoire : Mabri, notre cher leader des 18 Montagnes a pourtant ceci d’énorme???
Peut-être que la bulle politique l’en a empêchée. Sinon notre ami Pat Sako, « l’intello du Zouglou », disait ceci : « Si tu te vends moins cher, la vie va t’acheter à crédit ». En tous cas, nous sommes nombreux à avoir intégré ce conseil venant de cet éveilleur de conscience. Avec nous, certaines personnalités politiques pourtant.
Marcel Amon Tanoh, l’ombre d’ Alassane Ouattara, le plus insoupçonné des démissionnaires, a toutefois quitté son champion. Gnamien Konan l’a fait. L’éminent Prof. Francis Wodié, singulièrement en toute dignité. Le Prof. Mamadou Koulibaly a fait ses adieux à Laurent Gbagbo. Surtout dans l’élégance. Contrairement à Guillaume Soro qui n’a retrouvé de la voix que lorsque son « tabouret » s’est incliné. Tandis que le président fondateur de Lider était critique envers ses camarades refondateurs ; étant assis dans le plus haut fauteuil de l’hémicycle. Dans les normes, un Président d’Assemblée Nationale doit servir le peuple et au non servir de griot au ‘’dieu du Palais’’.
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En gros, partir est un droit. En revanche savoir partir, un devoir. En fait, ‘’Savoir partir’’ requiert de la finesse dans la contenance. Pour les plus dégourdis, ils préfèrent fondent tout ce lot de standards dans le silence. Mabri Touakeusse est conscient que le silence de Wodié, Soro, et Gbagbo s’est avéré plus redoutable pour leurs antagonistes respectifs.
A tel enseigne que les répondeurs automatiques du Rhdp, déboussolés par l’effacement du chef du Gps, ont dû faire dans le dérisoire. L’appareil (répondeur automatique) embarquant des réponses par défaut, Kobenan Adjoumani avait accusé l’opposition d’être commanditaire de la récente attaque de Kafolo. Quand un certain « docteur » de nos Universités, baptisé Doumbia Major ; lui, pointait carrément du doigt Guillaume Soro. Avant que finalement le Ministre de Vagondo n’indique la piste des orpailleurs clandestins.
Albert Mabri Toikeusse et son Udpci représentent le plus grand des partis de palier 2. C’est-à-dire derrière le peloton de tête : Fpi, Pdci et Rdr/Rhdp. Seul l’Udpci détient au moins une [base réelle] (pas des militants nomades ayant pour mentor autre que celui brandi) dans quelques villes de la Côte d’Ivoire. En plus du bastion montagneux. Gnamien Konan, Anaky Kobenan, Konan Kouadio Siméon (KKS), Amon Tanoh, Henriette Lagou, Boni Claverie… n’arrivent guère à se forger une telle aura. Ce n’est pas non plus Alcide Djédjé et ses compagnons Allou Eugène et Watchard Kédjébo (visiblement uniques militants et leaders de Concorde) qui diront le contraire. Bref Mabri a une bonne avance à capitaliser. Dès lors, il serait judicieux pour lui de songer à refléter vraiment ce standing honorable.
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Malencontreusement l’idylle inachevée d’avec les Unifiés a fini par dévaloriser l’ex-militant du Meeci en plus de déteindre sur le Maison arc-en-ciel. Il faut dire que le fait qu’il ait été « éjecté du gouvernement » fut le péché originel à ne pas commettre. Ce qui n’est le cas pour ses ‘’camarades du collectifs des indignés’’ cités plus haut. Quant à notre ex-Ministre de l’Enseignement Supérieur, il a prêté le flanc aux pires illettrés de son ex-famille politique. Osant traiter de tous les noms l’ancien Ministre d’État qu’il fut.
Le drame est que les sorties post-divorce du leader des 18 Montagnes l’enfoncent davantage. Quand par exemple il dit que : « Zouan-Houien n’a pas de route quand on sait que depuis 30 ans contribue à la richesse de la Côte d’Ivoire». En effet ces griefs ont une date péremption. Leur valeur est fonction du temps et de l’espace. Mabri serait monté au créneau des mois plus tôt que ce ras-le-bol aurait été agréable à entendre. Abdallah, il devrait se remémorer ce proverbe arabe : « N’ouvrez votre bouche que si vous êtes sûr que ce que vous allez dire est plus beau que le silence ! »
Il y a bien longtemps que le président du parti de Robert Guei siège dans les supra-instances décisionnelles du pays. A ne prendre que le management du Ministère de l’Enseignement Supérieure et la Recherche Scientifique. Mabri disposait du vivier parfait pour développer sa région. Il lui suffisait de mettre à contribution enseignants et meilleurs pensionnaires des départements de Géographie tropicale, Mines et Géologie, INP-HB, pour ne citer que ceux-là. En conjuguant leurs intelligences incontestées, il est certain qu’ils auraient sorti des palliatifs au bitume traditionnel ; au bas mot. Ministre, il lui fallait juste trouver la parade : ex- Projet expérimental d’aménagement routier made in Côte d’Ivoire etc. Comment mobiliser le financement ? Les Opérateurs économiques de la zone, le Conseil Régional qu’il dirige et des partenaires extérieurs.
D’ailleurs face à l’ingéniosité, le Président Ouattara lui aurait donné sa bénédiction. La Côte d’Ivoire produit excessivement de génies malheureusement frustrés parce que pas sollicite ou rarement. Des cerveaux écrasés sur l’autel des accords commerciaux. Nous connaissons des jeunes ivoiriens qui fabriquent des pavés à base d’objets recyclés. Ils n’attendent qu’à être valorisés. La politique, celle dont rêve le bas peuple, est là.
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Mieux, Ministre de la République, il avait pleins pouvoirs de soumettre le plaidoyer en Conseil. Comme il le dit lui-même, cette localité nourrit la Côte d’Ivoire à travers l’Agriculture et les ressources minières. Quoi de plus pertinent ? Entre autres actions stratégiques, le ‘’gourou des 18 montagnes’’ n’avaient qu’à susciter des productions journalistiques, des mouvements de protestation etc. en vue d’attirer l’attention du Chef suprême. A qui le disons-nous d’ailleurs ? Le concerné étant mieux outillé. C’est aussi cela la politique.
Dr. Aka Aouélé a offert récemment une ambulance à un village reculé d’Aboisso (Ndlr : reportage Rti 1). Tout cela fait partie des privilèges lorsqu’on assiste aux Conseils des Ministres. Parce qu’après il va falloir trouver la réponse appropriée à la question : « Tu es ministre, la région a gagné quoi ? » Autrement dit, Ministre de la Santé, qu’à fait Mabri pour le Tonkpi ? A partir du moment où la réponse tarde à venir, alors on se tait. Car le leader politique -selon la sociologie africaine- se mesure également sur cette balance. A savoir travailler pour le pays tout en pensant à l’impact de tous ses efforts sur le quotidien de sa région natale.
Que le patron de l’Udpci sache qu’il existe des localités où les élus n’ont pas eu le privilège dont il a joui jusque-là mais qui arrivent à atténuer les récriminations. Tout est dans la démarche en fait. Tirer la sonnette d’alarme pour grignoter quelques projets de développement au profit de ses parents, n’est interdit à personne ; fut-il ministre en fonction. Seulement il faut le dire dans le bon tempo. Pas forcément après la disjonction. Parce que là ce n’est plus de la politique mais plutôt quelque chose de semblable à la vilénie.
L’Udpci a du potentiel à revendre. Que son leader soit peu prolixe et qu’il se concentre sur l’avenir de son parti et celui des Ivoiriens. Conformément à ce dicton mandchou qui nous recommande que « tous les projets que nous couvons dans notre sein doivent tous être renfermés dans le silence. » Nous sommes à l’heure ou du moins avant l’heure de « La nouvelle génération ». Travailler pour cesser de jouer les seconds rôles devait être le challenge à relever, mais surtout dans le SILENCE.
Marius Aka Fils