Côte d’Ivoire : la Fesci a 30 ans, les ‘’Généraux’’ « Makélélé » et « Bogota » parlent !

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Née le 21 avril 1990 à l’Eglise Sainte Famille de la Riviera 2,  la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) de Martial Ahipeaud, Eugène Djué, Blé Guirao, Guillaume Soro, Blé Goudé, Jean Yves Dibopieu, Feu Serge Kuyo, Serge Koffi, Mian Augustin, Assi Fulgence et Allah Saint Clair,  a 30 ans ce jour. Le dernier cité se prononce sur les festivités marquant ce trentenaire, Guillaume Soro (Bogota) se signale, nous en parlons.

Pour certains c’est tout simplement angoissant. Le simple fait d’en parler, leur rappelle la machette, la violence,  la chienlit, les casses…voire les assassinats. A tort ou à raison. Effectivement  la Fesci et ses leaders sont perçus comme des trublions. Mais il faut savoir que la violence ; surtout l’introduction de la machette en milieu estudiantin ; est du fait de son ’instrumentalisation par les Hommes politiques.

Il y a eu ‘’guerre des machettes’’ en 1999 parce que des partis politiques avaient tenté de prendre le contrôle de la fédération. Plus loin, l’on comprendra que ce n’était que le tocsin d’une rébellion armée en préparation. Sur ce point d’ailleurs, Bogota (Guillaume Soro), l’homme sous le magistère duquel ce mouvement a connu plus de répression, a réagi justement à l’occasion de ce trentenaire : « le Mouvement a été victime des maladies infantiles des organisations de lutte. Il s’est radicalisé. Et cela nous a été reproché. Pourtant j’insiste cette situation n’obère en rien l’idéal originel et les acquis de la Fesci. La critique est une chose bien commode dit-on » Reconnait-il.

Néanmoins, l’ex-Pan refuse d’abdiquer : Je crois pouvoir le dire sans me tromper, [La Fesci]  est une fraternité née dans la douleur, polie par les épreuves et qui a appris à se renforcer dans l’adversité… Notre organisation commune était un jaillissement de promesses, une fontaine de liberté à laquelle venait s’abreuver des milliers d’élèves et d’étudiants libérés du joug du parti unique et du militantisme syndical imposé par l’État. Chaque génération, avec ses réalités et son temps, a tenté de porter haut l’étendard j’en suis convaincu. J’en assume tous les regrets. Et je me félicite des réussites également. »

Heureusement pour une certaine opinion, parler de ce syndicat suscite en eux plutôt du positif. Sinon un sentiment de fierté. Celui d’avoir contribué à des années d’intenses combats ayant porté fruits. De la serve desquels se sont nourris et continuent de se nourrir des générations d’élèves et étudiants. Effectivement la Fesci n’a pas rien fait.

On pourra citer entre autres à l’époque,  les ‘’victoires’’ remportées sur les  projets d’augmentation des frais d’inscription et des coûts des chambres -du moins avant 2011. Également sur le déficit infrastructurel à l’Université,  les batailles acquises sur la brimade des étudiants par les Forces de l’ordre,  quant au non-respect des franchises universitaires ainsi que la spoliation des bourses universitaires. Difficile d’omettre la réadaptation conquise du système des unités de valeur,  l’amélioration de la qualité des repas au sein des restaurants universitaires, le maintien du  ‘’parapluie atomique’’ de même que l’ensevelissement de l’apologie de la pensée unique.

Aussi à l’actif de ce syndicat, dans un passé récent, on pourra mettre, comme nous l’indique d’ailleurs l’actuel dirigeant, Allah Saint Clair dit « Gl Makélélé », l’ouverture de l’Université de Bouaké aujourd’hui Alassane Ouattara, puis une fois de plus , le rétablissement des bourses estudiantines « supprimées » par l’Administration Ouattara dès sa prise de pouvoir. A cela il faudra ajouter la reprise des  résidences universitaires alors occupées par des Frci après la crise postélectorale.

‘’Le porte-parole’’ des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire veut être reconnaissant envers le gouvernement de façon globale pour l’embellie retrouvée dans leurs relations. Toutefois « Nl Makélélé » affirme que les portes du Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Techniques leur sont fermées : «  Nous avons placé notre mandature sous le sceau du dialogue. Nous sommes une organisation qui se veut citoyenne. Notre nouveau slogan ‘’Zéro violence pour la promotion de l’excellence’’ en dit long. Que ces autorités nous aident à résoudre les problèmes de l’école ivoirienne ! » Plaide-t-il.

Il faut dire que selon le Sg, les festivités marquant les 30 ans de la Fesci devaient démarrer ce mardi avec une conférence d’ouverture. Prévues  ce tenir sur 4 jours, le jour2 devait être meublé par un colloque animé par les anciens dudit mouvement, ensuite un sommet sur la laïcité à l’Ecole avec la participation d’organisations sous régionales. Suivi  le lendemain de journées culturelles et sportives et en apothéose un concert géant assuré par des  grandes voix du Zouglou. Hélas, le covid19 est passé par-là.

Par ailleurs celui est étudiant en Master 1 de Sociologie estime que le fait que ces 30 ans se célèbrent sous sa mandature consitue pour lui une «  bénédiction ». C’est pourquoi il remercie tous les élèves et étudiants ivoiriens et implore par la même occasion les prières de ses ainés à qui il rend un vibrant hommage.

Notons que la Fesci se définit comme un mouvement révolutionnaire de gauche. Ses textes et son idéologie s’inspirent des premiers opposants à Félix Houphouët Boigny (FHB).  Notamment Laurent Gbagbo,  le Pr. Bamba Moriféré et autres. Ce syndicat  fut crée après la dissolution du Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (MEECI). Organisation auquel ont appartenu des noms ayant maculé la scène politique ivoirienne. Il s’agit entre autres de Maurice Kacou Guikahué, Hamed Bakayoko, Mabri Touakeuse et de Konan Kouadio Bertin dit KKB.

Marius Aka Fils

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