Hausse prix du ciment : de vrais faux arguments, plus grave, vers le ‘’ bétonnage’’ des nouveaux coûts !

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Certains arguments avancés par les cimentiers ivoiriens pour justifier l’envol du prix du ciment, ne tiennent pas la route. En effet, au dire de ceux-ci, cette hausse est due au renchérissement des frais d’expédition et de déchargement des matières premières. Justificatifs auxquels ces opérateurs greffent les perturbations constatées dans la fourniture du courant électrique depuis peu en Côte d’Ivoire.

La tonne de clinker aurait grimpé à l’international. 10 Euros (6.559 FCFA) se seraient ajoutés ; rapportent les opérateurs du secteur.  En clair, ce relèvement du prix de cette matière première « principale » est présenté comme cause capitale. D’autant que ce composant (clinker) indispensable dans la fabrication dudit matériau de construction, est importé.

Paradoxalement le Burkina Faso voisin (Absence de port) le sac de ciment de 50 Kg passe à 3000 F CFA

Pendant ce temps au Faso voisin, l’Association des cimentiers (ACB) a décidé de ramener le prix du sac de 50kg à 3000 FCFA pour une période de six (6) mois. Ce à compter du 1er avril 2021. Il faut dire ce rabattement est consécutif à la mévente due à la surproduction de ce côté-là.

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Nous ne saurions affirmer pour l’heure si le ciment made in Côte d’Ivoire est de qualité supérieure à celui vendu au Burkina Faso. Autrement dit ce qui pourrait justifier en partie (en plus du facteur surproduction)  ce paradoxe.

En revanche il nous est permis d’assurer que les cimentiers burkinabés s’approvisionnent depuis le Port autonome d’Abidjan. En d’autres termes tout comme leurs confrères ivoiriens, ils réceptionnent leurs commandes de clinker depuis Abidjan.  Encore que ceux qui opèrent au pays de Thomas Sankara supportent des frais de transport bien plus élevés (Abidjan-Ouagadougou).

Alors questions : Pourquoi malgré tout la tonne de ciment coûte-il 60000 F à Ouagadougou tandis qu’en Côte d’Ivoire (dotée de 2 ports) ce produit revient à 90 voire 100 000 F CFA la tonne ? Puisque les cimentiers ivoiriens avancent l’argument des frais d’expédition et de déchargement des matières premières.

Pourquoi est-ce que les autorités ivoiriennes n’organisent-ils pas l’importation du trop-plein burkinabé ? Étant donné qu’il existe un cadre de coopération bien structuré entre ces deux pays ?

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La crise énergétique ayant le dos large- à l’instar du Covid- quelque 146 entreprises déclarent être réduites au tiers de leurs productions. Du coup le rationnement aidant, il faut recourir au carburant. Histoire d’alimenter les groupes électrogènes ; chose qui impacte le coût de production qui prend naturellement du volume. Ce qui veut dire que logiquement l’on devrait assister à une flambée généralisée des prix. Or le pain, le sachet de détergeant (Nil & Omo), les boissons etc. n’ont pas connus d’augmentation.

Les cimentiers ivoiriens annoncent que les choses reviendront à la normale une fois le prix des intrants de fabrication auront baissé, mais quand ? Aucun négociant du secteur n’ose situer les Ivoiriens. Or le danger à ce niveau est que selon nos recherches, cette hausse (clinker) n’est nullement liée à la crise sanitaire. La vérité est que ce produit est hautement polluant et les usines de fabrication subissent d’amères taxes du côté de l’Union Européenne.

Reste à savoir si ces impositions seront revues. Et pendant ce temps, nos sources nous informent que les pontes du régime se sont tournés justement vers le Burkina Faso (pour leurs réalisations dans la partie septentrionale du pays). Laissant le reste des Ivoiriens à la merci de ces spéculateurs peu citoyens.

Marius Aka Fils

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