Côte d’Ivoire/ Meeting de l’opposition (stade FHB) : 3 leçons capitales, perspectives de l’après 10 octobre
La coalition anti « violation de la constitution ivoirienne » a acté son premier test terrain hier samedi. Une centaine de millier de personne, selon les organisateurs, a investi la cuvette du stade Félix Houphouët-Boigny ce 10 octobre. A l’appel de tous les leaders politiques influents de Côte d’Ivoire ; excepté Alassane Ouattara et les pontes du Rhdp. Bilan et perspectives d’un meeting.
1er enseignement, la priorisation par des ‘’frère-ennemis ’’ d’hier de l’intérêt supérieur de la nation
Henri Konan Bédié a longtemps gardé la « rancune ». ‘’Pourquoi ne m’avais-tu pas soutenu lors mon combat contre Ouattara dans les années 90 ? ‘’ Plus grave, tu te mets avec lui en 95 et 4 ans plus tard, je suis renversé par un coup d’État’’. De son côté, Laurent Gbagbo, le mis en cause, peinait jusque-là à digérer cette union Bédié-Ouattara, au crépuscule de sa gouvernance d’État. Alliance qui finira par avoir raison de lui, ce ‘’tristement’’ célèbre jour d’avril 2011.
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On a eu droit à la combinaison Gbagbo-Ouattara. Puis au couplage Bédié-Ouattara. Nous sommes à l’ère de l’historique union entre Bédié et Gbagbo. Le meeting d’hier est riche de symboles. Le Sphinx de Daoukro et le Woody de Mama se sont pardonné. Simone Gbagbo, Affi et Assoa Adou, s’accordent pour une fois à adopter une démarche politique commune. Les partisans de Guillaume Soro et de Blé Goudé parlent désormais d’une même voix. Amon Tanoh, Mamadou Koulibaly et Mabri Touakeusse assis ensemble et agissent en parfaite communion. Un vent nouveau souffle sur le pays et risque de changer l’ordre des choses.
Car ce dernier 2 contre 1 classique (Bédié+Gbagbo Vs Ouattara), ne semble pas avoir été opéré pour accoucher d’une souris. Du moins si l’on s’en tient au palmarès des alliances connexes antérieures. Encore qu’il s’agit cette fois de l’union de toutes les grosses têtes de l’arène politique ivoirienne. Y compris des personnalités faisant partie dans un passé récent, du quarteron d’Alassane Ouattara.
2ème instruction, l’opération tous contre ‘’l’ennemi commun’’ activée
Les rôles étaient partagés sûrement à ce meeting. La partition du Pr. Mamadou Koulibaly poursuivait visiblement un objectif didactique. Le fondateur de Lider a retracé, avec la franchise qu’on lui connait, le parcours politique d’Alassane Ouattara. Pour aboutir à la conclusion que si tous (eux, leaders de la coalition anti-3ème mandat, Ndlr) avaient compris plutôt, la Côte d’Ivoire n’aurait pas connue ses différentes crises. Car Ouattara a l’art de « diviser pour régner» a souligné l’ex-N°2 du régime Gbagbo. Et l’économiste de se réjouir de la prise de cette conscience collective. Qui a permis auxdites »victimes » d’identifier un »ennemi commun’’, Ado.
3ème leçon, le rubicond est désormais franchi
« Nous ne reculerons devant rien. Nous sommes prêts à mourir pour notre pays ! » Dixit Marcel Amon Tanoh. Homme réservé mais surtout le ‘’Monsieur diplomatie’’ d’Alassane Ouattara. Assoa Adou, Affi, Mabri ou Mamadou Koulibaly, l’aurait dit que cette déclaration n’aurait pas eue la même charge sémantique.Venant d’une personnalité formatée à agir dans l’ombre et parler en langage, il serait de ce fait hasardeux d’inscrire ces paroles dans le lot des faits anodins. Parce qu’accréditer de 30 ans d’étroite collaboration, Amon Tanoh connait mieux que quiconque Alassane Ouattara. Par ce bout de phrase, il faut comprendre que le Chef de l’État n’acceptera jamais de dialoguer avec l’opposition. Ado est capable d’user de tous les moyens voire les canons afin que ces élections se tiennent à date. Mais en face, il trouvera justement des Ivoiriens c’est-à-dire des Hommes « prêts à mourir… » La ligne rouge est franchie.
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Les possibles implications d’une opiniâtreté
Ce n’est pas un meeting fut-il gigantesque qui ferait plier le locataire actuel du Palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Pour rejoindre les observateurs qui donnent le président du Rhdp vainqueur dans ce rapport de force. Justement il ne s’est pas agi pour la plateforme de l’opposition que de ne se rassembler au Félicia puis repartir à la maison.
Selon nos sources, l’idée était de prendre l’opinion à témoin. D’une part quant à l’effectivité de l’unité d’action. D’autre part lever toute équivoque relativement à la fameuse phase active de la désobéissance civile. D’où les affichettes : « La désobéissance civile ce n’est pas voler, casser, violer etc. » En clair, prendre l’engagement de n’user que de voies démocratiques pour atteindre l’objectif. A savoir contraindre le Président-candidat à retirer sa candidature jugée illégale. Excluant les extrêmes tels que l’insurrection, les coups d’État …
Mais nos informateurs se convainquent de ceci : « Cette élection ne pourra se tenir. Une transition s’ouvrira bientôt ! » Martèlent-ils. Comment est-ce possible alors que la Cei annonce distribuer les documents électoraux dans quatre jours ? Mystère !!! « Monsieur vous le constaterez de vous-mêmes (…) Les mains nues, nous réussirons…La Côte d’Ivoire ne fera pas l’exception. Le peuple vaincra » Ont-ils assuré.
Pour notre part, nous recommandons aux acteurs politiques, principalement au Président Ouattara d’accepter de parler à ses frères. Car comme le dit l’adage, nulle ne peut être fort éternellement. Evitons un autre chaos à la Côte d’Ivoire.
Marius Aka Fils