Côte d’Ivoire : Hamed Bakayoko, manifestement, lui, ne’’mourra pas deux fois’’ !
Les rumeurs ont eu raison de l’opacité. Le « demi-dieu » est mort, vive le « demi-dieu ». Celui-ci se nomme Chris Yapi. La notoriété de ce ‘’fantôme’’ qui malmène la robuste administration Ouattara, est montée d’un cran. Comme prédit par ce dernier, » finalement Ham not Back ». Plus que la perte d’un maillon majeur, le régime d’Abidjan devra juguler une autre crise.
« Nous allons prier pour le repos de son âme ensuite nous demanderons des comptes… » Dans l’émotion s’est laissée trahir Kimia, dans un direct sur son blog. L’activiste Pro-Ouattara, assurément, Hambak girl, menait un reportage chez les Bakayoko, quelques minutes après l’annonce du décès du Premier Ministre.
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Demander des comptes à qui ? Difficile d’y répondre. En revanche, une évidence : pour le commun des mortels, le député d’Abobo ne s’est pas éclipsé suite à une mort naturelle. La thèse d’empoisonnement semble s’être imprimée dans l’imaginaire populaire. Conséquence directe : Bouaké et Séguéla se sont exprimées au lendemain de la terrible des nouvelles .Et la polémique enfle sur les réseaux sociaux.
A la base, les « révélations » du fantomatique Chris Yapi. Dont les évènements n’ont fait que rejoindre les prédictions. Ajouté à celles-ci, le diagnostic médical insidieusement dévoilé posthumement . Les Ivoiriens ont découvert que leur super Ministre souffrait d’un cancer. Encore qu’ils demeurent tiraillés entre allégations de cancer de pancréas et de cancer de foi. Peu importe.
Une partie de l’opinion a déjà déduit que cette affection est symptomatique d’un empoisonnement. Assertion renforcée par le récit d’une certaine Annabelle Ouégnin, exhumant une confidence de l’époux de Yolande Bakayoko. Lui qui selon Annabelle aurait signifié que son major-d‘homme présentait les mêmes signes physiologiques.
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Qu’est-ce qui pourrait expliquer la vélocité d’un tel mal ? Qui en peu de temps finira par emporter Hamed Bakayoko ? Seule une autopsie pourrait mettre fin au débat. Sauf que manifestement ceux qui attendent cette expertise légiste, devront passer demain. Le programme des obsèques de l’ex-patron du Quotidien Le Patriote est connu. Hambak sera ensevelit bientôt, cette grosse énigme avec.
Hamed ne mourra pas par deux fois
L’homme n’ était pas parfait…pas du tout . Cependant , le député réélu à distance dans la circonscription de Séguéla plaçait deux projets en haute estime. Premièrement rassembler tous les Ivoiriens autour de la mère patrie. Deuxièmement, obtenir le Graal ; le fauteuil présidentiel en 2025, dans moins de 5 ans.
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En fait, contrairement aux apparences, il poursuivait quotidiennement le vœu de formaliser le projet de réconciliation nationale. Quitte à diriger la Côte d’Ivoire avec toutes les sensibilités politiques. Hamed était l’une des rares personnalités politiques à avoir des ‘’ liens fraternels’’ très poussés avec tous les acteurs de la classe politique. Laurent Gbagbo et disciples, Henri Konan Bédié et ‘’fils (de Konan), Guillaume Soro, Charles Blé Goudé…Tous entretenaient de bonnes relations avec le défunt patron en second de la grande muette.
Hélas, Hambak part avec tout le crédit confiance vis-à-vis des tenants de l’exécutif ivoirien. Empoisonnement ou pas, la méfiance a désormais pris ses quartiers du côté du palais présidentiel. D’autant que les Ivoiriens ont perdu en moins d’un an, Amadou Gon Coulibaly, Sidiki Diakité et Charles Diby Koffi. Sans oublier, les cas Amadou Soumahoro, Dagri Diabaté et Jeannot Ahoussou, jusque-là baignant dans un flou artistique.
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Le tableau n’est pas du tout reluisant. Ce qui réduit drastiquement la marge de manœuvre du Chef de l’État. Alassane Ouattara n’a d’autres choix que d’ouvrir plus grandement les portes de son palais. Un rabattage des cartes s’impose. Pourquoi pas, un gouvernement taillé à la mesure de l’esprit de réconciliation nationale, l’esprit Hamed Bakayoko. D’ailleurs des indiscrétions annoncent Jean Louis Billon à la primature. Élucubration ou vérité ? Le temps nous le dira.
Marius Aka Fils