Agriculture/ Emission ‘’Brave Paysan’’ : une production impactante à soutenir [témoignages]
« Avant on louait des petits espaces en périphérie d’Abidjan. Depuis mon passage à Brave Paysan, j’ai décidé de retourner au village [Atossé S/P de N’Doukoukankro (Bouaflé)] d’où j’ai dû monter ma coopérative agricole. Le fait que l’émission m’est rendue relativement célèbre, la chefferie nous a octroyés 10 hectares de parcelle pour nos activités » confie Mme Koffi Affoué Véronique.
‘’Brave Paysan’’ est cette production orientée promotion de l’Agriculture, retransmise pour la toute première fois, le 13 avril 2008 sur RTI 1. Polo, jean et paire de bottes et casquette enfilés, micro en main, Jennifer Cérès, conceptrice-réalisatrice-productrice et présentatrice de ladite émission, parcourt ainsi depuis lors, le pays profond.
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Dans l’objectif de sa caméra : mettre en lumière les acteurs agricoles. Ces vaillants paysans, principaux pourvoyeurs des caisses de l’Etat de Côte d’Ivoire, malheureusement renvoyés au statut de faire-valoir. Diffusée sans interruption depuis maintenant 13 bonnes années, « Brave Paysan’’ est entrée dans sa 20ème saison cette année. Tout le long du sentier, l’ambassadrice de l’Agriculture (Jennifer Cérès) a fait des émules.
Dame Touré Awa exploite une parcelle de plus 15 hectares de palmier à huile à Divo. Voir une femme productrice de culture de rente a inspiré plusieurs jeunes dans cette zone. Quoiqu’à l’origine, l’inspiratrice s’est elle-même « inspirée de Jennifer Cérès (…) Si une blanche (Métisse, Ndlr), belle femme, célèbre et très instruite (…) laisse les bureaux climatisés pour descendre en brousse, qui suis-je alors pour ne pas me mettre à l’Agriculture ? (…) C’est Brave Paysan et Jennifer Cérès qui m’ont guidée vers le travail de la terre en 2019. Aujourd’hui je leur dois tout ce que je suis. » Reconnait-elle.
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Effectivement, grâce à ce programme renforcé par l’itinérant Jnva, plusieurs sous-secteurs de l’Agriculture connaissent une embellie en termes de structuration. Des localités à fort potentiel de production agricole désenclavées, des sociétés coopératives appuyées, des débouchés trouvés par des agriculteurs, plusieurs vagues de retours à la terre enregistrées çà et là. Toutes choses qui contribuent à fertiliser le secteur agricole ivoirien.
Et côté témoignage, la moisson est également abondante. A n’ajouter celui de la Pdte d’une fédération garnie de plus de 40 coopératives basées à Facobly : « Là où je vous parle (jeudi 06 avril 2023, Ndlr) nous venons de signer un contrat d’approvisionnement du marché de gros de Feh Kessé (Bingerville). (…). Je me souviens qu’il y a environ 5 ans après l’enregistrement d’un numéro de Brave Paysan j’ai reçu une motopompe (…) Mieux ce programme a fait que de la simple production, notre plateforme intervient à trois niveaux à savoir la production, la transformation et la commercialisation (…) Que Dieu bénisse notre fille Jennifer Cérès » implore Mme Gbakayoro.
La patronne de la plateforme Tendé, groupement agricole très actif dans le Haut Sassandra, en dit plus : « C’est en suivant Brave Paysan que nous avons su que nous, productrices agricoles, avons des droits. Le terme autonomisation des femmes, je l’ai entendu pour la première fois et compris via cette émission. Comme si chaque fois que des paysans passent à ce programme, leurs conditions de travail s’améliorent par la suite. Aujourd’hui Tendé dispose d’une caisse dénommée Association villageoise d’épargne et de crédit. Nous avons même acquis un Kia (véhicule) pour développer nos activités. (…) C’est Jennifer qui nous a révélé (…) Grand merci à cette dame. » Conclut Mme Daklé Alice.
Chose certaine, des centaines de milliers d’acteurs agricoles ivoiriens voire africains bénéficient directement ou indirectement des retombées de Brave Paysan. Une initiative qui mérite un réel accompagnement de la part des pouvoirs publics ; pourquoi pas ; des structures privées engagées sur la voie du développement de la Côte d’Ivoire.
Marius Aka Fils