Décès de Nasser Diallo (Solibra) : comme le départ du « Ziguehi », de surprenants témoignages [collègues]

Publié le 10 Déc 2020

L’ultra-modulable Nasser Diallo s’était adapté à tout. Du moins presque. Sauf à ce vent impur qui a soufflé ce vendredi 20 novembre sur Abidjan. Pourtant moins de 3 heures avant son décès, le « Ziguehi » de Solibra défiait encore le destin. Nasser téléphonait au service pour s’enquérir de l’évolution de certains dossiers. A l’instant, Arthur « Guinness » son ‘’jumeau’’ était loin de s’imaginer que son binôme lui demandait son ultime service.

Evidemment on ne peut être à la fois « Ziguehi »-Cadre à Solibra et » lanceur de cauris » puis passer inaperçu

« Moi je lance cauris, je prédis que ça va marcher, bossons et vous verrez ! » L’une des phrases cultes de Nasser indélébilement gaufrée dans la tête d’Arsène Konan. L’Assistant Sponsoring et évènements spéciaux se remémorait ainsi les années Nasser ; chapeautant alors le département Sponsoring. Phrase culte et surtout source de motivation ayant formaté les occupants du 2^ème bureau de l’aile droite de la Direction Commerciale et Marketing de Solibra. Depuis, l’impossible n’est pas admis dans leurs fiches de poste. A preuve, le succès du concert de Yodé et Siro le 10 octobre dernier au Palais de la Culture. Événement organisé par le leader de la brasserie avec entre autres artisans Nasser Diallo.

Un vrai-faux rageur…

« Il était un peu impulsif…A moi-même son pote, il me bombardait de demandes d’explication (Rire)…Après en aparté je le conseillais souvent de contenir ses irritations. » Ainsi parle son confident en chef. Arthur « Guinness » (Coordonnateur des opérations du département Sponsoring). Pseudo ‘’Guinness’’ faisant écran à son Arthur Tehua Kouamé d’origine. Pour avoir brillamment promu la marque ‘’éponyme’’ dans un passé récent. Voisin de classe de Nasser Diallo à l’époque tous deux pensionnaires (Cours du soir) du CBCG. Recrutés le même jour «Nos numéros matricules et nos numéros de téléphone (flotte entreprise) se suivent aux chiffres près.» Révèle Arthur, visiblement affecté. Nonobstant l’effort du respect de l’esprit ‘’Anaconda’’. « L’anaconda peut tomber mais ‘’jahin’’ mourir !!! » Clamait son collègue-ami dans une vidéo enregistrée des semaines plus tôt à l’occasion d’une visite du personnel. Suite à un accident dont a été victime celui qu’il conviendra amèrement de précéder le patronyme de ‘’Feu’’. Deux complices qui s’arrangeaient à vider le stock de « tôfi » de leur condisciple-vendeuse. « Nasser (Animateur à Radio Nostalgie) était amoureux d’elle. Mais il y avait d’autres prétendants. Alors il nous fallait démontrer notre suprématie en achetant tout sa marchandise… » Nous confia-t-il.

A l’analyse, l’impaire « faux-colérique » s’avère l’unique ‘’fausse note’’ des 12 ans de collaboration d’avec le « Ziguehi ». A la lumière des témoignages arrachés jeudi dernier à la Direction Commerciale. En fait de l’avis des personnes interrogées, Feu Nasser Diallo était l’impondérabilité faite chair. Une levée de ton est vite arrivée. Sauf qu’à l’allure similaire, la colère s’évapore . Le temps que « l’Anaconda » vous convie à un coffee-party. Autour de la tasse de café tout s’arrange puis la journée de travail suit son cours normal.

…de quoi donner de la trouille…

Le mastodonte et énergique qu’était Nasser Diallo est le personnage antinomique craché de l’actuel Directeur Division Marketing, Landry Diambra. « Quand j’ai été promu à la tête de l’équipe Marketing et qu’on m’a annoncé que Nasser faisait partie de mes collaborateurs directs, j’ai tout de suite trépidé (sourire). (…) Comment manager quelqu’un de si imposant ? Comment l’appeler à ton bureau pour lui donner des instructions ? …Figurez-vous que quand tu dis Allô Nasser, il répond « Whai » avec le timbre vocal qui va avec. (Rire) » Relate, le visage tout de même marqué, celui qu’on appelle affectueusement chez le producteur de la bière Bock, « Le jeune Cadre ».

Landry a vite compris qu’il se faisait des illusions : « Nasser acceptait les reproches et était disposé à performer…C’était un homme de challenge, il était vraiment Ziguehi. » Reconnaitra-il.

Car le charisme, le Ziguehi a préféré le mettre au profit des projets, des challenges au pire du forcing. D’ailleurs l’Assistant-Sponsoring Bières premium, Jean-Marc Ablo alias « la Fripouille (Sobriquet à lui flanqué par Nasser) se souvient de son premier responsable du service Sponsoring : « Quand cela s’imposait, il montait à la Direction avec nos dossiers et martelait à nos chefs on a besoin de votre validation, on s’engage et on va la réussir.» Nous apprend-il. Décrivant l’esprit compétitif qui caractérisait le » chef » de regrettée mémoire.

L’adaptabilité, la marque Nasser qu’il faudra adjoindre à la palette de labels de l’empire Solibra

« De mémoire d’employer personne n’a fait mieux que Nasser Diallo. Il reste le seul à s’être adapté avec brio à tous les départements de la société. » Laisse entendre « La fripouille ». Une force d’adaptation qui transparait mieux à travers cette anecdote d’ Arsène Konan : « Nasser est celui qui finit de superviser une cérémonie de Ziguehis à Adjamé à 16h et à 17h enfile un blazer pour conduire de bout en bout une soirée VIP avec des partenaires européens à l’Hôtel Le Wafou. »

En fait, celui qui a fini Chef de Marchés (Représentant pays) d’une des marques de premium de Solibra, manie avec une aisance déconcertante la connexion entre les écarts de niveau. Fin pratiquant de la langue de Shakespeare, il s’incruste aussi commodément dans tous types de milieu. Nasser Diallo a fait du département Sponsoring la vitrine par excellence de tout l’empire Pierre Castel. D’où le fort capital sympathie dont il a joui de l’intérieur comme de l’extérieur ; notamment dans l’univers du showbiz. Jusqu’à ce tristement mémorable vendredi 20 novembre 2020.

La sympathie. C’est la seule explication raisonnable du bouchon monstre auquel furent confrontés les automobilistes le 26 novembre dernier du côté d’Ivosep. Ce lundi-là le cadre-Ziguehi de Solibra recevait le suprême hommage, le dernier standing ovation de la part de ses connaissances ici-bas. Celles qui à leur corps défendant ont participé à la cérémonie d’Adieu du manitou des grands évènements, des rendez-vous heureux. Chapeau bas à toi le doux-bouillant !

Marius Aka Fils