Côte d’Ivoire/ Que Ouattara s’en souvienne : « Attention au peuple qui ne parle pas », un moment les chars ne pourront rien !

Publié le 7 Août 2020

De deux choses l’une. Soit on veut vraiment la paix-non pas la ni paix ni guerre- et la cohésion sociale ; dans ce cas on travaille pour. Soit on brandit le bâton et on accepte d’assumer l’inéluctable destin résumé dans le proverbe biblique « Qui règne par l’épée, périra par l’épée. » Que nos dirigeants descendent de leurs chevaux !

« Le pays est gouverné… Foyi Téhé…Nous on s’amuse pas… » Ces termes s’invitent à bonne fréquence dans le fil d’actualité de Facebook ce jeudi. Expressions de joie des partisans de Ouattara voyant leur mentor réprimer ceux qui ont décidé ce jour de tenir un sit-in devant le siège de la Commission Indépendante Electorale (Cei). Réclamant tout simplement la réintégration des noms de Laurent Gbagbo et d’autres leaders de l’opposition ivoirienne sur la liste électorale.

A la base, cette institution électorale qui présente d’ailleurs déjà des signes d’accointance poussée avec le régime, a pris sur elle de rayer des noms du fichier électoral. Sans doute conformément à la logique ‘’Casanière’’ qui n’a jamais envisagé un quelconque acquittement des ex-prisonniers de Scheveningen.

Nous sommes de ceux qui militent contre les candidatures de Gbagbo, Ouattara et Bédié à la présidentielle 2020. Pour autant, le citoyen qu’est cet ex-Chef d’État devrait jouir au moins de son droit de vote.

Finalement, si ce n’est l’effet de la hantise des démons de la division, qu’est-ce qui pourrait justifier ces bourdes ? Comment un État qui se veut sérieux, démocratique et surtout havre de paix, peut-il tomber si bas en produisant un casier judiciaire chiffonnier pour faire obstruction au retour au pays de ses fils ?

Pourtant affranchis de toute une pile de chefs d’accusations au sortir d’un procès chronophage et surtout sans qu’ils aient recours à leurs témoins ? Que veulent au juste ces dirigeants régulièrement aux premiers rangs des églises et des mosquées le jour et la nuit piétinent les prescriptions des Livres Saints reçues ?

Nos mémoires deviennent de plus en plus sélectives à mesure que monte la dose de l’ivresse du pouvoir. Sinon les plus lucides parmi nous ont souvenance que c’est bien ce Laurent Gbagbo qui avait mis un terme à l’exil de l’actuel occupant du Palais du Plateau ; avec mesures d’accompagnement surtout.

Notre métier de journaliste nous donne la chance de ressentir les battements de cœur du peuple et d’entendre certains murmures. Partant nous pouvons vous informer que ce peuple est exaspéré par vos agissements. Même ceux qui vous encensent face caméra, ne sont pas tous vos dévots. Certains le font au nom d’intérêts grégaires et alimentaires. Nous en avons surpris -et non des moindres-il y quelques jours à Cocody. Rassurez-vous, ce n’est pas une blague. Faisons attention ! Aujourd’hui la bataille de la Cie est peut-être gagnée.

A en croire les chiffres de Youssouf Bakayoko, celui sur qui s’acharne le régime aurait obtenu 45% des voix lors de la présidentielle 2010. Aux indignés qui se reconnaissent en lui s’ajoutent ceux de Guillaume Soro, Henri Konan Bédié, Mabri, Anaky, Gnamien Konan, Duncan, et surtout une bonne partie des citoyens.

Nos Guides Religieux l’ont dit : « Dieu nous donne encore des chances de rachats ». Les temps sont troubles avertissent-ils. D’ailleurs les signes sont là, évidents. Que les frustrations cessent. Car il n’est pas exclu qu’un jour ces Forces de l’ordre se retrouvent face-à-face avec les propres membres de leurs familles respectives ! Cultivons la paix à travers des actes concrets. La politique ce n’est pas la méchanceté.

Marius Aka Fils