Santé : Ivoiriens, votre Chu de Cocody est très malade, pénurie de gant et il y a pire (1er diagnostic) !
Pénurie nationale de gants médicaux dans les centres de santé ivoiriens. Et cela ne date pas d’hier. C’est dire que c’est avec beaucoup de prières que les malades, les plus chanceux du genre, sont pris en charge. Car sans gants, le personnel soignant ne peut agir. Le taux de risques étant énorme. Et au Centre Hospitalier Universitaire (Chu) de Cocody, le mal est bien plus profond.
S’il n’y a pas de gants alors inutile d’espérer avoir des poches de sang. Cette autre source de vie coûte paradoxalement des vies de ce côté-là. On nous indique que la raréfaction des poches de sang n’est pas forcément liée au nombre réduit de donateurs. Une fois fournis par des bonnes volontés, le Centre National de Transfusion sanguine (Cnts) doit procéder à un tri.
Lire Aussi : Chu de Cocody : c’est tout simplement méchant ce qui se passe au Centre d’hémodialyse du Samu !
L’analyser, le traiter. Or il se trouve que les réactifs pour satisfaire à cette exigence ne sont pas suffisants. Du coup, sur 1000 poches données, on se retrouve finalement à environ une centaine fiables. Il parait que ces réactifs étaient acquis grâce à l’appui financier d’un partenaire américain qui a plié bagage. Et la grande Côte d’Ivoire ne parvient pas à combler ce gap. Nous y reviendrons d’ailleurs.
Le Chu, hier référent sous régional voire africain, ne va pas du tout bien. Cet hôpital public de 3è niveau de référence est handicapé de ses ascenseurs. Quitter le rez de chaussée au 12è étage, les parents de malades, le personnel administratif et soignant préfèrent prendre les marches. Pour gagner du temps (aller acheter des médicaments) mais aussi éviter des maladies notamment le tristement célèbre Coronavirus.
Cependant si les visiteurs ont encore du tonus pour avaler les escaliers, impossible pour les souffrants. Certains y perdent la vie faute d’ascenseur. Leur cas nécessitant une intervention d’urgence.
Quand les opérationnels finissent par arriver, c’est le spectacle des gares routières de la Sotra. Même à l’hôpital, il y en a qui osent ne pas masquer bouche et nez. Véritables distributeurs de bactéries et de virus.
Pourtant ce centre médical inauguré en juin 1970 n’est pas du tout sain. Au Chu de Cocody, il n’y a presque plus de toilettes. Évitez les sachets noirs que vous trouverez par endroits voire sur les paliers. Ils contiennent des excréments humains. Tandis que les patients paient leur chambre.
Parlant de chambre, dans ce complexe hospitalier est admis le principe de mutualisation de lits. En petit français, un malade du 8e étage peut être transféré sur un lit du 10e. Si ce palier dispose de lits vacants. Là aussi, Bonjour la pagaille ! Une fois transporté, le patient est souvent abandonné. Et les plaintes des parents sonnent comme un hymne national dans un camp militaire. Conséquence : les évasions. A quoi sert-il de rester dans un hôpital malsain, dépourvu de matériels de soin et sans voir passer un porteur de blouse blanche ?
Lire Aussi : Covid-19/ Chu de Cocody : les Alumni de MDE renforcent le maillon principal de la lutte !
En plus de ces graves pathologies, le Chu de Cocody et il n’est pas seul, n’est pas sécurisé. Les vigiles commis ont été tous sommés de rester au rez de chaussée. Au meilleur des cas, il y a un seul vigile par pallier. Pour un site ayant trois grandes entrées et sorties. Evidemment laissant les autres niveaux et leurs occupants à la merci des voyous. Depuis un certain temps, l’actualité de ce côté-là rime avec vols et cambriolage de bureaux.
Tout ceci n’est qu’un diagnostic superficiel. En attendant un vrai scanner de nos centres de santé . Car ceux-ci présentent d’autres symptômes et nous en parlerons. Déjà il urge de prescrire une ordonnance et passer aux premiers soins de cet hôpital, autrefois fierté nationale.
Marius Aka Fils