Chu de Cocody : c’est tout simplement méchant ce qui se passe au Centre d’hémodialyse du Samu !

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« Allô, bonjour M. Aka…en vous lisant, on n’a l’impression que vous-vous souciez beaucoup des gens…Pardonnez faites un tour au Centre d’hémodialyse du Chu de Cocody, vous verrez des choses… ! » Et notre correspondant téléphonique de nous faire un petit briefing. Nous sommes dimanche 12 avril 2020, jour de pâques. Il est 13h et demi. Lundi 13 avril,  10H 42 minutes, nous franchissons le seuil de l’entrée principale dudit Centre Hospitalier Universitaire (Chu) ; direction Samu…

‘’Pratiques d’Adjamé-Roxy’’ implémentées dans un Chu

Parfois il faut taire les mots pour plus de clarté. [Arrêt sur image] Regardez bien ces futs coincés entre le bâtiment en finition et l’ambulance  du Samu. Il s’agit de bidons de concentré d’acide intervenant dans le processus de dialyse. Livrés aux intempéries. L’on préfère abriter la voiture.

Nous sommes accueillis par MM. Doman Doman Ghetheme et Allou Kouamé, respectivement Sg  et responsable communication de l’Association ivoirienne des dialysés et insuffisants rénaux (Aidir). Après une minute de marche, un décor saisissant. Sur plus de 500 mètres de bitume menant au centre d’hémodialyse, sont exposés des tonnes de futs de concentré d’acide. Un entrepôt à ciel ouvert au Chu de Cocody. « Le grand bâtiment que vous apercevez là est l’entrepôt prévu pour stocker ces produits…On pouvait au moins les mettre sous des bâches… » Déplorent le Sg et son « frère ».

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De 3 séances/personne/semaine, l’État a décidé de limiter à 2 séances ; « Y’a pas l’argent ! »

Bamba Moussa est le président de l’Aidir. Il nous rejoint après sa dialyse. Nous-nous asseyons aussitôt car il a « beaucoup à dire ». Le tableau n’est pas tout aussi sombre à l’entendre  : «  Il faut être honnête car nous sommes traités. Et nos séances sont subventionnées. Ce qui fait que nous payons 1750FCFA par dialyse. C’est tout de même notable comme fait. » Reconnais M. Bamba.

Néanmoins il y a des choses à revoir : «  Aujourd’hui nous sommes à 2 séances/semaine au lieu de 3. Or la prescription médicale en ordonne 3. Conséquence nous sommes sous-dialysés. » Pis, au lieu de 4 heures de dialyse, c’est désormais 3 heures.  Pourquoi de tels changements ? Peut-être que l’État n’a pas l’argent pour assurer les 3 séances, estiment le malade. Notons que 700 patients sont ‘’pris en charge’’ par l’Etat. Et environs 305 autres figurent sur la liste d’attente selon nos interlocuteurs.

Le gouvernement les ‘’sèvre’’, les maires les ignorent ; excepté Amichia François de Treichville

Le ministre-maire François Amichia octroi chaque fin d’année 5 millions de FCFA  de Kit (le dialyseur, la ligne à sang, l’aiguille à fistule, le bicarbonate, le concentré d’acide, les 2 sérums salés, le sérum glucosé, le sparadrap, les compresses, les gants, etc.) aux dialysés de sa commune. Pour l’instant il est le seul maire du District d’Abidjan à le faire. «  Nous avons sollicité tous les 1ER magistrats des communes d’Abidjan…Nous attendons…Or l’insuffisance rénale nous rend invalides… nous ne pouvons pas travailler…Avec les médicaments, le transport, la nourriture, les charges deviennent insupportables…Tout ça fait que la maladie fait ravage, c’est chaque jour que nous perdons nos frères et sœurs… Qu’ils aient pitié de nous ! » Lance M. Bamba dont la posture nous faire verser une larme.

Générateurs vieillissants (déjà),  lits inconfortables,  fauteuils-roulants squelettiques

« Tout à l’heure j’ai un ami dont le sang s’est coagulé dans le générateur… En fait ces machines sont vieillissantes. Tandis que le sang c’est de l’or pour un dialysé.»  Le président nous fait à nouveau frissonner. Il désir également que l’on change les 22 lits du centre car pas du tout confortables : « Imaginez quelqu’un qui doit rester couché 4 heures durant (temps de séance) sur un lit rigide ? » Plaide encore le 1er responsable de l’Aidir.

Fauteuils-roulant ; c’est plutôt sur du métal (l’armature du fauteuil) que les malades, ne pouvant marcher ,s’assaillent pour être conduits dans les salles. La mousse n’existant plus.

Et dire qu’à l’inauguration de ce ‘’nouveau’’ #Centre #d’Hémodialyse, en octobre 2012, les discours laissaient entendre que pour obtenir le matériel de première main, l’État y a mis du prix. » Le projet coûtant 1 milliard 229 millions Fcfa par an, et ceci pendant 5 ans afin  d’acquérir 32 machines ‘’neuves’’ pour les #Chu #de #Cocody, Yopougon et Treichville. »

Même la RTI est sans pitié

Vue leurs souffrances , les membres de l’Aidir  interviennent régulièrement dans les médias pour sensibiliser les Ivoiriens. A l’idée de leur faire éviter cet enfer terrestre. Et selon leur leader, en 2018, la direction commerciale de la RTI a exigé qu’ils paient 60 000 FCFA pour « un passage de moins de 5 minutes à Matin Bonheur».  Voyons!

Une association de malades qui dans l’intérêt des Ivoiriens, veut passer un message de sensibilisation sur une chaine censée publique et pour laquelle les mêmes Ivoiriens cotisent. Pauvre de nous !

Protection contre le covid19, à vous (dialysés) de voir !

A partir du mardi 14 avril, tout patient n’ayant pas de cache-nez, ne sera reçu. C’est le message musclé laissé par l’administration du Centre aux malades. S’adressant ainsi à des Hommes affaiblis physiquement et financièrement.  Autrement dit, personne dans ce pays de milliardaires n’a eu l’idée d’offrir des bavettes aux dialysés. Qui désormais  doivent prévoir un budget pour des cache-nez.  Sachant qu’ils ont chacun 8 séances dans le mois. Soulignons par ailleurs que l’Institut Pasteur, là où on fait les tests de coronavirus, n’est pas loin de là.

Pas de kit sanitaire donc, ni de kit alimentaire pour les dialysés ivoiriens. L’espoir viendra peut-être de la Fondation Didier Drogba qui à croire M. Bamba, les  contactés la semaine dernière.

Le plaidoyer continu

Après leurs séances, ces malades doublement éprouvés  doivent marcher longtemps pour sortir du #CHU.  Un petit pick-up de liaison leur fera beaucoup de biens. Aussi l’Aidir souhaite que ses membres puissent circuler pendant le couvre-feu car sortant parfois  tardivement de l’hôpital.

En outre, il est désirable que le personnel soignant du centre soit renforcé. Ce qui améliorera les prestations.

L’Association  émet également le vœu de rencontrer le Ministre #AkaAouélé. Car sollicitant « une petite subvention afin de pouvoir répondre à  des urgences. »  M. Bamba Moussa dit aussi que des membres, faute de  médicaments, meurent chaque jour d’AVC. C’est pourquoi la dotation #centred’hémodialyse  d’une pharmacie interne, est indispensable. Le président de l’Aidir nous a aussi révélé qu’il a failli passer de vie à trépas récemment : «  En octobre dernier (2019) n’ayant pas obtenu de billet d’avion après plusieurs requêtes, j’ai été obligé de me rendre en car à Bobo-Dioulasso pour une rencontre régionale des #hémodialysés…Tandis que toutes les délégations avaient bénéficié de l’appui financier de leurs gouvernements respectifs…Au retour m’a santé s’est fortement dégradée… J’ai failli partir… » No Comment.

Par ailleurs M. Bamba Moussa  dit grand  merci aux quelques #bienfaiteurs de l’Aidir.

Recommandation : Populations de Côte d’Ivoire faites tout pour éviter, selon que cela dépende de vous, tout ce qui peut provoquer une #insuffisance #rénale !  Juste un conseil.

Marius Aka Fils

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