Rencontre Gbagbo-Bédié à Bruxelles : le grain de sel de trop pour un déjeuner au sommet
Bédié et Gbagbo main dans la main à Bruxelles. Rien ne peut retenir un chasseur de pouvoir. Par ailleurs il conviendra désormais de croire que : ‘’Jamais deux sans trois’’ est une règle avérée. Vous comprendrez pourquoi. Car la surprise reste le dogme absolu en politique. Deuxième leçon à conserver. Démonstration faite avec cette sortie [logiquement] inopportune d’une des pièces maitresses du ‘’puzzle Gbagbo’’.
« L’Afrique a un incroyable talent » Oui, à commencer par sa classe politique
La classe politique ivoirienne qui a un incroyable talent. Au peuple celle-ci avait servi en 1995 la ‘’recette Gbagbo-Ouattara’’. Puis 10 ans plus tard, du Ouattara-Bédié comme plat ‘’recommandé’’. Et pour boucler le jeu des combinaisons, du Bédié-Gbagbo se mijote à grosses bulles pour le fameux rendez-vous de 2020. Le pouvoir d’abord et par-dessus tout. Les complexes affectifs après ; sinon jamais tant que les intérêts sont en jeu.
Henri Konan Bédié qui se rend chez un Gbagbo retenu loin des siens par la justice internationale l’accusant alors de crimes contre l’humanité. Le symbole est fort. Et cette date du 29 juillet 2019 est chargée de sens. Car elle vient effacer à jamais de réels fâcheux précédents.
29 juillet 2019, jour de baptême… la vie ancienne est passée*
Notamment les souvenirs gênants liés aux déclarations du genre : « C’est un coup d’Etat salutaire… » Les pdcéistes n’ont jamais oublié cette phrase attribuée à Laurent Gbagbo en 1999. Lors de la chute de leur mentor, Hkb. En face, les Gbagbo Ou Rien (Gor) ont un encore goût très amer de cette sortie du sphinx de Daoukro suite au transfèrement du ‘’Woody de Mama ’’ à la Haye : « Gbagbo est bien là où il est ». Bref, les partisans des deux camps devront s’efforcer d’oublier définitivement ces propos désobligeants. La rancune doit obligatoirement se dissiper.
D’ailleurs leurs leaders n’oublient pas les victimes de leurs ‘’accrochages’’ à travers cet extrait du communiqué ayant sanctionné ce rapprochement historique : « Les Présidents Henri K. Bédié et Laurent Gbagbo ont salué la mémoire de toutes les victimes et des personnes malheureusement disparues pendant ces tristes et douloureux évènements qui ont meurtri notre Nation… » Ensuite des résolutions fermes prises par les deux anciens Chefs d’État pour « la réconciliation véritable des Ivoiriens. »
Puis cet Agape, quelque peu ‘’biaisé’ ’dès l’aube
Les Ivoiriens avaient les yeux et les oreilles connectés sur Bruxelles ce lundi. Puisqu’avertis l’avant-veille sur cette rencontre mémorable. Sauf que le signal de la capitale belge est venu plus tôt que prévu. En effet, contre toute attente, c’est ce jour-là que Nady Bamba [la seconde] Épouse de Laurent Gbagbo, a choisi pour «sortir de sa réserve et parler pour la première fois ».
A quel sujet ? Et bien voici quelques extraits non moins ahurissants : « Depuis quelques jours, des proches m’appellent qui pour me faire de leurs indignations, qui pour me soutenir face à une campagne bien orchestrée et cyniquement pensée pour me diaboliser à travers les réseaux sociaux… Je ne répondrai pas aujourd’hui à toutes les calomnies. L’épreuve va avec la patience… »
Questions : Pourquoi c’est maintenant que « l’épouse du Président Gbagbo » sort elle de « sa réserve » ? Quel est le rapport réel entre l’évènement majeur du jour et cette sortie ? Les sujets abordés par ces deux leaders ce lundi ne sont-ils pas d’une extrême importance au point d’être ‘’noyés’’ par ces déclarations ? N’est-il pas urgent pour la maison Fpi de laver enfin le linge sale en famille ?
L’ex-parti au pouvoir ne traine-t-il pas assez de casseroles ? Peut-on prétendre réconcilier les Ivoiriens si l’on n’arrive pas à concilier sa propre maisonnée ? La science politique est-elle aussi mystérieuse ? Aux fins stratèges de nous répondre. Pour l’instant les Ivoiriens un long chapelet de doléances et attendent le plus offrant !
Marius Aka Fils