Relations intercommunautaires : pourtant Eric Ané construit le  »6ème pont » depuis Abobo-Baoulé

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Adjamé-Village défraie la chronique avec pour trame de fond  la construction contestée du 4ème pont d’Abidjan. Plus grave, des dignitaires Atchan se sont vus contraints de monter au créneau. Tandis que dans une autre bourgade Ebrié, un ‘’5ème pont’’ se construit ; mieux sans dédommagement mais plutôt par la force de la culture.

Sachez qu’en Afrique il est possible de déplacer des montagnes à travers le parler et rien d’autre. En revanche, vous pouvez être plein aux as et vous voir tout refuser. Tout réside dans la démarche, l’approche est d’une importance capitale en culture africaine. Cet enseignement, nous le tirons des nombreuses conférences données à la faveur du Festival des arts et de la culture Agni (Festagni).  L’édition 6 se tiendra les 15, 16 et 17 novembre prochains.

Mais le jeudi 06 septembre dernier s’est déroulée au Palais de l’Unité d’Abobo-Baoulé, la cérémonie de lancement officiel. Autour d’un thème inspiré : «  Brassage culturel et construction de l’harmonie sociale ». Il s’agit en d’autres mots, de la phase expérimentales de l’érection d’un pont culturel entre peuples Agni et Atchan ; par-delà les communautés ivoiriennes.

En effet, humblement,  Eric Ané et son collège de sages-universitaires notamment nous proposent une autre immersion au pays profond. Indiquant la nécessité de nous (ré)abreuver à la serve culturelle de souche pour mieux tirer le nectar contenu dans la multiplicité des peuples cohabitant sur le sol Ivoirien. Le Festagni loin d’un projet clanique constitue plutôt le point d’encrage d’une vaste plateforme de promotion et de valorisation de nos cultures. En clair, si nous acceptons de nous approprier ce combat, nous aurons la garantie d’éviter les conflits, de surmonter les pesanteurs et surtout d’assurer sur le long terme, la cohésion sociale dans toute sa composante.

Certainement, l’on n’aurait pas eu besoin de faire recours au gaz lacrymogène à Adjamé-Village. A coup sûr, les pourparlers auraient pris le temps qu’il faut mais allaient déboucher sur une décision concertée. Sans heurts, sans blessures, sans bad buzz pour une population connue jusque-là pour son pacifisme.

Après le Moronou, l’Indenié-Djaublin, l’Agneby-Tiassa et le Gontoungo, la 6ème édition du Festagni, université culturelle grand format, a fait le choix de s’associer aux Akan lagunaires. Le chantier choisi, le magnifique Village d’Abobo-Baoulé. Les Prof. Simon-Pierre Ekanza et Boa Tiémélé Ramses, assistés des Dr. Bini Kouakou et Alain Tailly, sous la modération de la consœur Agnès Kraidy, ont présenté un plantureux cocktail d’outils de facilitation des relations intercommunautaires. Coïncidence ou vision éclairée ? A y voir de plus près, l’intervention de ces intellectuels constitue l’idéogramme parfait pouvant aider à concilier les parties dans ce qu’on pourrait appeler le  ‘’conflit du 4ème pont d’Abidjan’’.

Marius Aka Fils

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