« Gbagbo et Blé libres de rentrer ! » Benjamin Téhé (Communicant), analyse le discours de Ouattara

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L’analyse de contenu est un exercice auquel il s’est suffisamment prêté à la faveur de ses travaux académiques. En dehors de l’arène politique, Dr. Benjamin Téhé porte fièrement la double casquette de Musicologue et de Communicant. Le Délégué Autriche-Allemagne du parti du Pr. Mamadou Koulibaly décortique ici la dernière sortie d’Alassane Ouattara relative à l’acquittement définitif de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ; l’expert pousse la réflexion.

Le Communicant plante le décor «  Le discours laisse transparaître plusieurs éléments dont les plus importants sont » :

1 : Le slogan de son 3è mandat anticonstitutionnel.

Nous passons donc de « l’émergence » à «  une Côte d’Ivoire solidaire ».  Ce slogan de gouvernance devrait placer chaque Ivoirien et chaque Ivoirienne au cœur de l’action de l’État. Et pour le réussir, une évaluation préalable des attributs du 1er slogan s’imposait. Ceci est élémentaire en gestion de projet. De l’amertume de cette symphonie inachevée les Ivoiriens catapultés dans un autre mirage estampillé cette fois : « Une Côte d’Ivoire solidaire. » Où est la solidarité quand le pilier principal de gouvernance s’appelle rattrapage ethnique ? Peut-on parler d’union avec un régime qui pose des conditions à des fils du pays acquittés par la Cpi après avoir passé 10 ans de leur vie loin des siens  ? Inutile alors de penser à la cohésion sociale et au rassemblement. Des milliers d’Ivoiriens croupissent en prison ou continuent d’errer en exil.

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2 :   De la cadence ou le tempo dans l’exécution «  Nous devons aller plus vite… »

Comment peut-on vouloir aller vite et « plus vite » là où le système est unijambiste ? La triste réalité est que  les obstacles sont innombrables.  Pourquoi vouloir changer le tempo quand cela n’est pas marqué dès le départ de la partition ? En musique, avant d’écrire une partition, il faut tenir compte de tous les éléments qui faciliteront la lecture de celle-ci. Ce n’est pas le cas avec le chef d’orchestre Ouattara. Inéluctablement le ‘’concert’’ en préparation sera une cacophonie. Un échec savamment, sciemment ou alors inconsciemment programmé pour ce gouvernement (Ndlr Patrick Achi).

3 : De la compassion aux victimes

A ce niveau, il faut reconnaître que la mayonnaise aurait fait sensation. Bien sûr, si lui-même n’avait pas bloqué tous les rapports des deux commissions sur la résolution de la crise postélectorale. Nous nous souvenons tous de cette épisode la Cdvr et de la Conariv.

L’échec de ces structures installées à coup de milliards et dont les conclusions sont enfouies dans les tiroirs de la Présidence expose la nudité du régime actuel. Tout en faisant  frémir quiconque aborde avec lucidité le dossier sur ces fameuses victimes. Normalement  il s’agit ici des victimes de tous les camps. Du moins  si l’on veut accorder un peu de crédit à sa prétendue compassion.

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4 : De la liberté d’entrer et la prise en charge des frais de voyage du Président Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.

À priori il n’y a aucun problème dans la forme (il faut d’ailleurs saluer le geste et le timing). Cependant qui connait Alassane Ouattara y décèlera un ‘’humanisme’’ soudain et surtout commandé ; dans son propos. L’homme n’a plus le choix, il est désormais contraint. Vous nous avez envoyé des présumés coupables ; le procès est terminé en ce qui les concernent. Prenez donc les dispositions pour qu’ils retrouvent leur famille. C’est à ce scenario que ressemble le contexte.

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D’ailleurs le message émanant  du greffe  de la CPI est clair sur le sujet.  Tout compte fait, les deux acquittés ne se laisseront pas dicter les choses. Là où Ouattara voulait les infantiliser en prenant en charge leur frais de transport. Tandis que le même Ouattara leur a refusé des mois durant le passeport sont l’établissement ne revient qu’à 40 000 FCFA. Le président du Rhdp gagnerait à leur mettre à disposition l’avion présidentiel.  Geste qui marquera peut-être les esprits des Ivoiriens. Le reste n’est qu’une  récupération politique du reste honteuse de la situation.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !

Dr. Benjamin Téhé (Communicant, Délégué Lider Autriche-Allemagne)

Le titre et le chapeau sont de la Rédaction

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