La bonne nouvelle est qu’Abidjan va se doter d’un moyen de transport ultra-moderne. La mauvaise est que pour que ce train urbain dénommé Métro d’Abidjan puisse assurer le trafic, 25 hectares de la ‘’sacrée’’ Forêt du Banco devront disparaitre. Autrement dit, il va falloir malheureusement ‘’blesser’’ encore une partie du poumon d’Abidjan.
Soit 0,8 % des 3 474 hectares qui seront détruits pour laisser passer le métro. Ce qui est loin d’être anodin quand on sait la place vitale de cette réserve écologique. Son utilité pour les populations abidjanaises et périurbaines. En effet la forêt du Banco absorbe au quotidienne 3500 tonnes carbones émises par Abidjan. En d’autres termes, ce couvert forestier permet de purifier en partie de l’air que respirent les millions de résidents de l’agglomération. D’où le substantif « poumon d’Abidjan » attribué à cet espace réalisé en 1953 par le gouverneur Rest.
Une déforestation qui intervient dans un contexte déjà critique
Autre fait grave non révélé aux Ivoiriens, la Côte d’Ivoire est désormais déclassée pays forestier. Car le couvert forestier peine à atteindre 20% du territoire. D’où des efforts à démultiplier pour retrouver sa place. Ce confort forestier qui a suscité ‘’miracle Ivoirien’’, ‘’leader mondial du cacao’’ etc.
Il y a eu récemment une opération plus médiatique que pragmatique ayant concerné le planting d’un million d’arbres. Évidemment après l’annonce à grande pompe, les déclarations et promesses des autorités, les Ivoiriens n’en n’ont plus attendu parler. Difficile à l’heure actuelle de dresser un bilan de cette opération. .
Le métro est un excellent projet par principe. Sa mise en œuvre transformera de foncièrement le quotidien des populations. Intégrer à ce projet un planting d’arbres pour restituer au moins ces 25 ha sur du long terme serait salutaire tout simplement.
Marius Aka Fils