Émissaires (Cedeao, Ua, Onu) à Abidjan : on espère que vous avez prévu des  »extincteurs » dans vos bagages

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La communauté internationale revient en moins de 3 semaines au chevet d’une Côte d’Ivoire dans un état critique. Annoncée comme celle de « la dernière chance », une mission conjointe Cedeao, Union Africaine (Ua) et Organisation des Nations Unies (Onu), séjourne depuis hier dimanche à Abidjan. A titre « préventif ».

Mohammed Ibn Chambas et un autre ghanéen aux commandes. Mme Shirley Botchwey (ministre) par ailleurs Présidente du Conseil des ministres de la Cedeao. Il n’existe de médiateur mieux imprégné que ceux émanant du pays d’accueil de milliers d’exilés ivoiriens depuis 10 ans. Tout n’est pas hasard. Officiellement cette mission conjointe s’inscrit dans la droite ligne du protocole de la Cedeao relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

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En réalité on n’a point besoin d’un idéogramme pour comprendre ce langage diplomatique. Deux missions «  préventives » en espace de 2 semaines pour une élection censée se tenir dans 25 jours ; il y a problème. Parce que pour la 1ère fois de son histoire, l’opposition ivoirienne a décidé d’opérer en unité d’action sous la bannière d’une solide coalition anti 3è mandat. Affichant du reste une détermination à empêcher le régime au pouvoir de « violer » la loi fondamentale. Et cela risque de se terminer autrement que mal. Comme le prédisait hier le célèbre éditorialiste Jean Baptiste Placca.

Il est à supposer que cette mission conjointe s’est munie d’une ordonnance compulsoire pour ‘’perquisitionner’’ les différents états-majors. Car des braises ardentes boucanent en dessous de ce calme apparent. Et il se trouve que ces braises ne sont pas vraiment éloignées des parties inflammables du navire Ivoire. Autrement dit, ces amis de la Côte d’Ivoire doivent rompre les codes de la diplomatie,  trancher et brandir les mesures coercitives au besoin.

En effet, la Côte d’Ivoire depuis le 14 septembre dernier est divisée en trois (3) blocs. Le 1er chapeauté par le Rdr avec ses transhumants politiques regroupés en Rhdp. Laquelle formation politique  ‘’secourue’’ en urgence par un certain Konan Kouadio Bertin dit KKB. Mais aussi rejointe in extremis par un agonisant Udcy de feu Mel Théodore. Le mot d’ordre est connu de côté-là. A savoir remplir la ‘’formalité KKB’’ le 31 octobre prochain et conserver le pouvoir d’État jusqu’en « 2035 » au moins.

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Quoique de graves menaces planent sur ce projet. Parce qu’en face trône le second bloc meublé par toute l’opposition significative ivoirienne (Les 2 autres grosses pointures (Fpi-Pdci) Udpci, Lider, Cojep, Gps…). Et surtout ‘’bétonné’’ depuis sa fondation  par plusieurs organisations de la société civile (Osc).  Ayant  pour vœu commun de saper par tous les moyens démocratiques, les plans du camp adverse. A travers une désobéissance civile risquant de se muscler progressivement ; à en croire les informations en notre possession.

La 3ème partie est quelque peu modérée. Bien que partageant les griefs de l’opposition politique vis-à-vis de l’appareillage électoral. Il s’agit de l’Alliance du Renouveau conduite par la vague citoyenne dénommée « 1000 Volontaires pour changer la Côte d’Ivoire » de Serge Djibré. Cet ingénieur-inventeur-entrepreneur qui n’a attendu 24 h pour dénoncer le rejet « arbitraire » de sa candidature par la Conseil Constitutionnel .En présentant à la presse les preuves de son éligibilité. Lui et ses alliés estiment que seul un « dialogue tripartite Pouvoir-Opposition-Citoyens » sortira le pays de cette impasse dangereuse. Dans une interview accordée récemment au quotidien Soir Info, Serge Djibré a même dévoilé sa recette de sortie de crise.

Pendant ce temps, l’état de santé de la Côte d’Ivoire se dégrade davantage. Pis la plateforme de l’opposition projette une opération peu rassurante pour son pronostic vital. Une vingtaine de partis et mouvements politiques annonce un « meeting référendum le 10 octobre prochain au Stade FHB ». Le 10 pour certainement se donner le temps d’analyser les conclusions de la mission conjointe . Puis passer à la vitesse supérieure en cas de non satisfaction. C’est-à-dire si Ouattara refuse de reculer.

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Face camera certains pontes unifiés feignent de banaliser le danger encouru. Pourtant conscients du fait que démanteler  l’assemblage : Gbagbo-Affi, Bédié, Soro-Blé Goudé (Fesci), Mabri, Mamadou Koulibaly, Amon Tanoh-Yasmine Ouegnin-Boni Claverie-Odette Lorougnon…serait difficile sinon impossible. Que Mme Shirley Botchwey et sa délégation apprêtent les ‘’extincteurs’’ !

Marius Aka Fils

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