Côte d’Ivoire/ Benjamin Tehé (Lider) : « Que Bédié mette rapidement les choses en place…nous y arriverons ! »  

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Contrairement à l’apparence, les défenseurs de la constitution ivoirienne n’ont guère baissé garde. Bien au contraire.  A commencer par Benjamin Téhé…Interview.   

Inprouv’Africa : Comment sortir de l’impasse en Côte d’Ivoire ?

Benjamin Téhé (BT) : Comme Ouattara nous l’impose depuis 10 ans, permettez-moi une fois de plus de présenter mes condoléances aux familles des victimes de la barbarie en Côte d’Ivoire. Hélas une centaine de personnes viennent d’être encore arrachées à l’affection de leurs proches. Parce que Ouattara a décidé de violer notre constitution. Aujourd’hui nous sommes confrontés à résoudre ce quadrivium : crise électorale, crise institutionnelle, crise morale et diplomatique. L’ordre ici importe peu car ces problèmes restent interconnectés.

Inprouv’Africa : Justement quelle est  la position de Lider ?

BT : Des voix autorisées s’exprimeront au moment opportun. En revanche en tant que citoyen, il est important de noter que seul le combat pour la nation pourra nous affranchir de toutes ces contingences maléfiques. Certains pensent à tort qu’ils peuvent ruser avec le peuple en cherchant à profiter de la situation. Mais quand nous aurons dégagé Ouattara, le peuple souverain les sanctionnera dans les urnes. C’est d’ailleurs la cause des problèmes de Ouattara avec le peuple. Aucune sincérité et conviction personnelle. Il est victime de ses propres turpitudes.  Et c’est à juste titre que le Prof. Mamadou Koulibaly disait récemment, parlant de Ouattara  « Gouverner c’est dur surtout quand vous avez tué, menti, triché, violé des textes, assassiné des gendarmes, pillé des récoltes, instrumentalisé régions et religion, …et que, ce que vous pensiez être éternel, vient à s’achever et que la peur de rendre des comptes vous étrangle». A Lider nous apprenons à faire la politique autrement. Cela semble parfois difficile mais c’est le prix à payer pour la liberté, la démocratie et l’émergence d’une nouvelle classe de dirigeants et de citoyens dont la rigueur, l’attachement à la justice, seront des repères.

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Inprouv’Africa : Quel commentaire faites-vous de la sortie de M. Yves Le Drian sur le dossier ivoirien ?  

BT : La sagesse africaine nous enseigne que le putois ne sait pas qu’il pue. Transposée dans notre contexte, nous dirons que cette classe politique lâche et esclavagiste française ne mérite pas notre attention encore moins notre considération. Ils peuvent s’empêtrer dans des tournures rétrogrades de diplomaties de la période du commerce triangulaire. Mais qu’ils se souviennent que nous sommes en 2020 et que la France est confinée, sous couvre feu, et la Côte d’Ivoire non. Il peut continuer à boire du café ivoirien, consommer  le chocolat de la sueur de nos labeurs ; mais pour combien de temps ? La carte diplomatique mondiale se redessine mais seules les politiques français fonctionnent encore comme le Coq. A Lider, nous avons identifié le mal depuis longtemps et nous ne tolérerons jamais ces dérives diplomatiques, fussent-elles d’une puissance nucléaire.

Inprouv’Africa: Ouattara semble être revenu à de meilleur sentiment visiblement…

BT : Ceux qui ont pratiqué l’ex président Ouattara  savent que toutes ces gesticulations ne relèvent du dilatoire.  30 années suffisent tout de même à connaitre un Homme.  Pourquoi revenir là où l’on a refusé de commencer ? Pourquoi maintenant ? Que gagne le peuple ? Autant de questions auxquelles nous devons préalablement trouver des réponses. Les déclarations lues çà et là, achèvent de convaincre l’opinion nationale et internationale de la volonté du peuple à faire respecter pour une fois, la loi fondamentale. Le respect des principes démocratiques est le combat de notre candidat Mamadou Koulibaly.  Le chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux chemins. Pour dire à l’ex-président que toutes ces acrobaties politiques ne pourront le sauver cette fois-ci. Il faut respecter la constitution. C’est l’unique chemin de son salut.  Ce n’est vraiment pas difficile à comprendre. Et s’il pense que ces miliciens microbes et Frci peuvent effrayer les Ivoiriens, il fait fausse route. Nous combattrons cette race de politiciens et tous leurs soutiens jusqu’au sacrifice suprême.

Inprouv’Africa : Pensez-vous que les religieux ont-ils encore un rôle à jouer dans la résolution de cette crise ?

BT : Les religieux ont œuvré à l’instauration de la justice et la vérité. Le pasteur Martin Luther King, l’archevêque Desmond TUTU, le guide Dalaï-lama, etc. En Côte d’Ivoire  nous pouvons citer le cardinal Kutwa, l’Imam Aguib Touré, l’évangéliste (feu) Kacou Séverin et le Pasteur Mohammed Sanogo. Tous ces Hommes de Foi et biens d’autres contribuent à l’équilibre ou à l’apaisement de la situation. Mais il faudrait bien les écouter et avoir un minimum de respect pour la vie humaine pour comprendre le message qu’ils délivrent.  La Côte d’Ivoire est abusivement inscrite la laïcité dans ses textes mais dans la pratique, c’est tout autre chose. Oui, les hommes de Foi ont encore un rôle très important à jouer. Sauf que certains politiciens ont déjà vendu leur âme au diable, donc impossible de changer leur destiné.

Inprouv’Africa : Pendant ce temps, les arrestations continuent…

BT : Si nous ne faisons rien pour dégager Ouattara et tous les vampires qui sont autour de lui actuellement, toute la Côte d’Ivoire sera irrémédiablement une prison à ciel ouvert. Il faut impérativement stopper ce cancer dictatorial.  Accepter ce viol serait un suicide historique jamais réalisé par un peuple. Il faut éviter d’être neutre dans cette situation que nous traversons car c’est faire preuve de lâcheté. Dans un village, lorsqu’on exécute systématiquement tous ceux qui ont trente (30) ans, il faut éviter de te réjouir parce que tu as douze (12) ans.  Certains hommes politiques ont certes été pour des mauvais exemples dans la construction de l’équilibre et la stabilité sociale. Quoique cela ne devrait pas nous pousser à baisser les bras dans ce combat pour la délivrance de la mère patrie. A chaque génération sa mission. Le nôtre est de nous débarrasser définitivement de ce type de politicien dont l’existence n’a été qu’une honteuse luciole voulant jouer le rôle de flambeau. Aux leaders politiques et aux membres de la société civile incarcérés, nous disons courage car l’expression humaine est pauvre pour exprimer notre reconnaissance dans ces moments difficiles. Nul sacrifice n’est vain.

Inprouv’Africa : Votre mot de la fin ?

BT : Nous saluons l’initiative de la création du CNT et encourageons le président Hkb à la formation rapide du gouvernement de notre instrument de salut. Nous  appelons les Ivoiriens à rester solidaire de toutes les actions du CNT pour l’instauration d’un cadre d’expression démocratique dans les mois à venir.  S’il est vrai « qu’un peuple uni, jamais ne sera vaincu », alors il nous faut maintenir la pression jusqu’au départ de ce dictateur des temps modernes aidé par les relais mafieux France-Africains. La liberté s’arrache et il nous faut gagner cette bataille ensemble ou périr ensemble. Vive la Côte d’Ivoire !

Réalisée par Marius Aka Fils

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