Côte d’Ivoire/ ‘’Augmentation du prix de l’huile’’ : il y a de vrais problèmes au fond du bidon !
‘’Augmentation du prix de l’huile: Une répercussion du cours mondial de l’huile de palme’’. Telle est la réponse simpliste trouvée par le gouvernement et relayée par Fraternité Matin et déclinaisons. Et d’ajouter : « Le Gouvernement (…) tient à rassurer les consommateurs ivoiriens qu’il travaille… pour amoindrir l’impact du coût de la hausse mondiale du prix de l’huile. » Mentionne l’article paru sur www.fratmatinfo.ci. Pendant ce temps, il nous a plu de chercher à fouiller dans le fond du bidon.
Pourquoi cette situation ?
Cette inflation serait liée, selon certains, à l’insuffisance conjoncturelle de la matière première (la graine de palmier). La production ne serait pas suffisante en cette période pour satisfaire le marché. D’autres avancent plutôt que les consommateurs sont tout simplement victimes des spéculations dans le secteur. Ce vendredi 08 janvier à 11h 21 minutes nous avons joint le promoteur de Dinor, l’entreprise SaniaCie. Réponse classique après plusieurs tentatives : « Laissez-nous votre numéro et nous recontacterons ». Quant au concurrent [Sarci.Sa (Huile Aya)] silence radio carrément. L’huile étant ‘’ sur le feu’’, nous avons décidé de ne pas attendre qu’on nous revienne. Car pour nous il y a urgence.
Apparemment comme Ado, Gbagbo, Bédié, Affi, Soro, MamKoul … n’ont pas appelé à marcher, les Ivoiriens n’appréhendent pas les dangers liés à cette hausse. Ignorant que les ‘’100 F voire 3000 F CFA ajoutés pourraient être l’une des subtiles sources de ‘’compensation’’ de « l’annulation des frais Coges » par exemple. Parce que logiquement en Côte d’Ivoire , 3è producteur africain, une hausse mondiale du prix de l’Huile de palme ne saurait y avoir de « répercussions ».
l’hypothèse plausible : la priorisation du marché mondial plus juteux ces temps-ci
L’Indonésie et la Malaisie, producteurs leaders mondiaux (85%) d’Huile de palme, traversent des difficultés en ce moment. Connaissant une tendance baissière due à la sècheresse et à la réduction forcée de l’usage du paraquat. Pesticide prohibé par l’Union Européenne pour sa « forte toxicité ». En plus ces principaux pourvoyeurs du marché mondial sont ‘’harcelés’’ depuis des années par l’Occident et des Ong dont Amnesty International.
Du coup l’Huile de palme provenant de ces 2 pays traine une réputation sulfureuse. Taxée de source de déforestation, agression de l’environnement (pesticide) et surtout de violation des droits de l’Homme (travail des enfants sur les plantations). A ce niveau d’ailleurs de grosses multinationales ont été accablées par Amnesty International. Entre autres Nestlé, Unilever et Procter & Gamble. En clair, il y a hausse des prix mondiaux parce que ces deux mamelles nourricières de la planète sont touchées.
Et la nature n’aimant pas le vide, la Côte d’Ivoire pourrait avoir tout naturellement priorisé le marché extérieur (exportation) , plus rentable. La consommation locale devra par conséquent se contenter du peu. L’autre danger est que l’Huile de palme est un ingrédient incontournable dans la fabrication de nombreux produits. A savoir biscuits, plats préparés, glaces, céréales, bonbons, chocolat, dentifrice, savon, shampoing, etc.
Ce n’est pas aux pauvres consommateurs de régler la note (« raréfaction des graines ») !
Le palmier à l’huile est la seule source végétale ( matière grasse) tant en Côte d’Ivoire qu’en Afrique de l’Ouest. Au regard de son indispensabilité, il fait aussi l’objet d’une grande attention chez nos brillants experts en agronomie. Le Centre National de Recherche Agronomique (Cnra) a trouvé des semences cumulant plusieurs performances. A savoir rendement élevé (25/30 tonnes/Ha/an) et garantissant une longue durabilité de l’exploitation (25 ans d’exploitation) et surtout résistant aux maladies des palmeraies. Avec en prime une teneur en huile d’au moins 30 %. C’est dire au passage que le Cnra fait beaucoup. Malheureusement ces chercheurs sont les parents pauvres de la chaîne. Figurez-vous que le gouvernement leur doit à ce jour des arriérés de salaires et primes de recherche.
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Dr. Niamketchi du (Cnra) nous informe que le palmier connait généralement 3 pics de production chaque année. Fluctuations que nos industriels devaient avoir maitrisées après des décennies d’opération en Côte d’Ivoire. Encore que la plupart possèdent de vastes parcelles industrielles, il est donc inconcevable qu’ils se laissent surprendre par les effets du repos physiologique naturel desdites cultures.
A l’analyse, cette situation ressemble plutôt à une pénurie artificielle crée des acteurs véreux du secteur pour certainement combler le gap causé par la récente crise du Covid. Au grand dam des consommateurs laissés pour compte. Le gouvernement ayant choisi de cautionner ‘’la marmaille’’.
Marius Aka Fils