Cfao-Retail (Carrefour Côte d’Ivoire) : Façade saisissante, intérieur intenable ; à l’image du pays hôte !

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Les médiateurs (entre personnel et dirigeants) se sont heurtés au mépris des managers. L’ambiance derrière le joyau architecturale s’est aussitôt teinte d’aigreur et d’amertume. Et depuis le 09 septembre, ceux-là même qui permettent à Cfao-Retail d’engranger des milliards, ont débrayé pour 3 jours. Pourtant.

Il faut sortir 6 bons billets de 1000 F CFA pour s’offrir un plat de Kebab chez PlaYce Marcory. Tandis que ce bourratif  (L’équivalent du Garba à Abidjan) est vendu formule complète (+ Frites+ Sucrerie) à maximum 7 Euros en France. Néanmoins le presque millier de clients en raffole chaque jour dans cet hypermarché.  A la fois pour le  »prestige » et par solidarité. Ces consommateurs estimant que l’entreprise tricolore emploie des Ivoiriens, leurs concitoyens. Par conséquent ceux-ci devaient en bénéficier. Que non !

Les employés de Cfao-Retail sont entrés en grève mercredi dernier. Mouvement de revendication suivi à plus de 90% tel que rapporté par Miss P. En cause «  Dans cette entreprise certains cadres ont des salaires de 1.000.000f pour les plus petits et jusqu’à plus de 5.000.000f pour les autres…pourtant ils disent qu’il n’y a pas d’argent. Ils ont des primes de week-end c’est à dire chaque week-end ils doivent aller se bronzer soit à Assainie, soit à Bassam … Ils vont en vacances souvent plus de 3 fois l’année. » S’insurge un autre employé mécontent.

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En fait, derrière la belle façade se cache de la maltraitance digne des années de la traite négrière. Mauvais traitement salarial, pas d’augmentation de salaire par catégorie, primes de risques impayés. Or la densité du visitorat ouvre un boulevard au coronavirus. Aussi les avancements sont bloqués depuis 5 ans que ce 1er hypermarché (PlaYce Marcory) d’Afrique Subsaharienne a été inauguré en grande pompe par Alassane Ouattara.

Faites la remarque : PlaYce Marcory et PlaYce Palmeraie en 2 ans. L’opérateur cible les classes moyennes supérieures. Ceux qui ont l’argent ; en Français facile. Effectivement les caisses ne désemplissent jamais de ce côté-là.  Selon le rapport du Global Retail Development Indice (Grdi), les perspectives sont au vert. Pour ce qui est du secteur du commerce et de la distribution en Afrique. En Côte d’Ivoire on parle de retours sur investissements garantis avec environ un Chiffre d’Affaires global du secteur estimé à 1 490 milliards FCFA d’ici 2023.

Parlant de celui qui refuse de traiter ses employés selon les standards (PlaYce Marcory) est articulé autour de 3 grands pôles : l’hypermarché Carrefour, la galerie commerciale meublée par 46 boutiques et par un « Food court ». Evidemment, ce n’est pas le « marché Gouro ». Autrement dit, ne squatte pas- ne serait-ce 2 M²  de- cette vaste surface qui veut. « Il faut être prêt » comme on le dit communément à Yopougon.

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A l’analyse, seule la méchanceté foncière pourrait expliquer ce tableau. Car il s’agit tout de même de Carrefour, c’est-à-dire le N° 2 mondial de la distribution alimentaire. Qui plus est en partenariat avec Cfao, N° 1 de la distribution spécialisée (automobiles, équipements). De tels robustes fusionnant leurs forces ne devaient pas produire un tel résultat.

Ou du moins il conviendra de donner raison à ceux qui affirment que « Si le blanc te paie mal, c’est que ton frère noir est passé par-là » ?  Vrai ou faux, la certitude est que c’est un Ivoirien bon teint qui coiffe la Direction des Ressources Humaines (DRH)  chez ce grand distributeur.

Soit. Toutefois pour notre part, le problème va bien au-delà de cet aphorisme ivoirien. Si cette entreprise se permet cela, c’est bien parce qu’elle se sait intouchable en Côte d’Ivoire. D’autant que celui qui devrait être le défenseur en chef des droits de ces employés, est obligé de quémander la bénédiction de Macron pour consolider son fauteuil. Encore qu’il est suivi dans cette aventure par des opposants.

Ceci peut paraitre banal.  Mais sachez que par exemple « au Cameroun et au Sénégal pour les mêmes postes que nous occupons ici ils sont mieux rémunéré : 200.000f le salaire. » Nous fait savoir un membre du Synt-Cfao-Retail-Ci. Entendez le syndicat des travailleurs de Cfao-Retail.

Le Président Ghanéen Nana Akufo-Addo ne fait  la courbette ni à Londres encore moins à Paris. C’est pourquoi pour s’installer au pays de Kwame N’krumah, tout investisseur doit débourser au minimum un peu plus de 430.000 Euros. Contrairement à la Côte d’Ivoire, où le minimum requis est dans les eaux de 1.500 Euros. Tout part de là.

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Malgré cette fermeté d’Accra, le pays est depuis quelques années le nouvel eldorado des entreprises françaises. Plus de 70 gros calibres d’origine hexagonale y sont déjà et les voyages d’affaires Paris-Accra s’enchainent depuis lors.

Cfao-Retail et Glovo sont dans une logique de colonisation mentale. D’ailleurs la pauvreté s’est creusée davantage avec l’espoir qu’a généré leur atterrissage sur le marché ivoirien. Contrairement à ce que leurs investissements devraient apporter à la problématique de l’emploi en Côte d’Ivoire. Parce qu’avec 100 mille Francs comme salaire, le petit employé de PlaYce est contraint de quitter sa maison de 2 pièces d’Abobo.  Pour s’engouffrer avec sa famille dans un baraquement à Port-Bouet ou à Koumassi. Histoire de se rapprocher de son lieu de travail. Pauvre Afrique. Que les choses changent !

Marius Aka Fils

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