Affaire « Gbagbo n’est pas la vision » : voilà le sens des mots de Mme Simone Gbagbo

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Des fois, il est plus sage de se garder de s’inviter dans certains débats. Surtout lorsque les termes choisis requièrent un certain niveau de compréhension. Il faut aussi comprendre que Madame Simone Gbagbo fait partie de ces quelques personnalités qui connaissent mieux que quiconque le sens des mots. Revenons justement aux mots.

«  Celui qui dit qu’il fait de Laurent Gbagbo l’unique objet de nos revendications, répondez-lui : arrière de moi, satan !… » Le sujet du moins, le nom Laurent Gbagbo, est sensible. Le fait que –sans le vouloir -l’épouse de l’homme n’ait pas été comprise est  donc de l’ordre normal des choses.

Mais à froid, il est clair qu’un leader politique aussi choyé qu’il soit ne peut être « l’unique objet » des revendications de ses militants. Auquel cas, militer dans une telle formation politique n’aurait aucun sens. Car cela équivaudrait à  pratiquer le culte de la personnalité ; pratique « satanique », aux antipodes de l’idéologie du parti.

L’ex-Première Dame veut dire en français simple à travers cette phrase qu’il y a certes  la libération du Président Gbagbo. Mais il faudra aussi prendre en compte  celle de tous les prisonniers politiques. Sans compter les dossiers CEI, réconciliation nationale, justice, l’amélioration du quotidien des Ivoiriens, leur sécurité, leur santé etc. Bref, Laurent Gbagbo représente incontestablement l’un des gros grains. Cependant il y a tout un chapelet de revendications.

« Il symbolise notre vision. S’il n’est pas là, notre vision est tuée, donc il doit être là. Mais notre vision, ce n’est pas Laurent Gbagbo. Notre vision c’est la nouvelle Côte d’Ivoire. » Normalement il n’y a plus rien à dire. Néanmoins la répétition étant pédagogique, après l’intervention du maitre, il nécessite de faciliter la compréhension à travers des  travaux dirigés.

La vision définit Le Larousse,  est la manière de voir, de concevoir, de comprendre quelque chose qui s’impose à l’esprit. Un parti politique a un idéal, un projet pour le pays d’où il opère. Laurent Gbagbo est  porteur en chef du projet qu’à son parti pour la Côte d’Ivoire. Il en est le symbole. L’Abidjanais des quartiers populaires  dira si tu vois Gbagbo, ça manière de faire, son comportement, son style, ses rapports avec les hommes, avec l’argent etc. c’est que tu as vu Fpi.

« Mais notre vision, ce n’est pas Laurent Gbagbo ». Bis repetita placent. Mieux, Haec decies repetita placebit.  (La répétition n’est point lassante.) En fait, on a beau chassé la craie, la déformation professionnelle de l’enseignante, la linguiste, revient parfois  aux galops. Simone Ehivet Gbagbo n’a fait qu’utiliser des synonymes.  Sinon «  Laurent Gbagbo n’est pas l’unique objet de nos revendications » et « Notre vision ce n’est pas Laurent Gbagbo » transportent les mêmes charges sémantiques. Il s’agit d’une même phrase présentée sous deux formes.

En clair, le 1er président du Fpi est un humain, un mortel, il ne peut être une vision. Seul Mahomet est symbole et vision de l’islamisme.  Jésus,  symbole et vision du Christianisme. Encore que là encore, les fidèles de ces deux religions Abrahamiques ne se conforment avant et après tout, qu’aux commandements de Dieu, l’omniscient, l’omnipotent et l’omniprésent.

Laurent Gbagbo, « le symbole de notre vision…doit être là (Ndlr : pour la bataille de 2020) » Mais et si le pouvoir d’Abidjan réussissait malheureusement à le disqualifier ?  La boutade est de la Rédaction. Elle pourra  servir tout de même de piste de réflexions à ceux qui estiment que l’épouse serait en train de tourner la page de l’époux.

Marius Aka Fils

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