Le Journaliste-Maire Tiémoko Antoine Assalé a encore enflammé la toile avec son dernier billet d’humeur intitulé ‘’ Côte d’Ivoire : le sang nous appelle encore’’. Après sa sortie non moins désobligeante envers le confrère Afrique Média Tv, le patron de l’hebdomadaire L’Éléphant Déchainé suggère cette fois à l’exécutif ivoirien de « couper les Réseaux Sociaux » pendant la semaine électorale (présidentielle) à venir.
Le plus célèbre des journalistes d’investigation ivoiriens estime qu’une menace plane sur la tête des habitants d’Eburnie d’ici le 31 octobre prochain. Il s’agit du « flot d’informations fausses fabriquées par des individus tapis dans l’ombre, balancées sur les réseaux sociaux et immédiatement partagées par une armée d’imbéciles se faisant appeler activistes et qui se prennent pour des journalistes ». Constat partagé jusque-là.
Mais chose étrange, ce qui a provoqué le courroux du premier magistrat de la commune de Tiassalé est vraiment récent. Assalé Tiémoko dénonce : « la fabrication depuis quelques jours de propos extrêmement dangereux attribués à un haut dignitaire musulman qui aurait répondu aux évêques catholiques. (…) la preuve qu’il y a des gens qui travaillent pour allumer obtenir enfin le conflit religieux qu’ils n’ont pas eu depuis 1993. »
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Et le signataire du post (Facebook) de conclure : « Je me demande si du 30 octobre au 3 novembre, il ne faudra pas couper les réseaux sociaux pour éviter que ce genre d’informations fabriquées ne provoquent pas l’embrasement général du pays….Sommes-nous des maudits ? … »
Sentiment étrange !!!
A vrai dire le très exemplaire confrère, commence par inquiéter plus d’un. 1er indice : Assalé Tiémoko fuit clairement le débat de fond. Que dit l’éminent analyste de la sortie des Evêques catholiques ? Tandis que ce sont les probables foyers de tension que ces Hommes de Dieu appellent à démanteler dès à présent. Eux qui estiment les germes sont là et qu’il faut agir au plus vite.
2è indice : L’expert en communication ne propose rien au Cosim pour éteindre déjà cette petite flamme. Exemple : demander à cette prestigieuse institution de se prononcer officiellement sur les suggestions faites par le clergé ivoirien. Ou du moins demander de produire un communiqué.
3è indice : la casquette de maire semble surplomber celle du journaliste. C’est-à-dire la voix des sans voix. En fait, avant de songer à « couper les réseaux sociaux du 30 octobre au 03 novembre prochain en Côte d’Ivoire » Assalé Tiémoko devait savoir qu’il a pu contribuer à désamorcer la bombe (embrasement général) justement grâce à Facebook qui fait partie des réseaux sociaux.
Aussi faut-il rappeler que pour l’instant tout le groupe RTI et Fraternité Matin sont la propriété d’un seul parti politique, le Rhdp. Alors qu’on envisage des élections ouvertes à tous. Sous-entendu tous les partis politiques, tous les Ivoiriens.
Or, 99 % des candidats (excepté le Rhdp) n’ont pour canal d’expression que les Réseaux sociaux. Fpi, Pdci, Leader, Gps, KKS,…Voire la société civile. Tous ont des web TV et se font entendre grâce aux réseaux sociaux (Rs). Couper les RS en Côte d’Ivoire dans cette période reviendrait plutôt à attiser la confusion plus que l’effet contraire. Parce que les Ivoiriens ne croient pas vraiment à l’info RTI et la seule chaine ‘’privée’’ généraliste NCI n’a pas encore convaincu quant à son impartialité.
Pour nous la solution n’est pas de verrouiller les Rs. Mais mettre en place une plateforme numérique (Facebook) qu’on pourra dénommer par exemple ‘’La certificateur de l’Infos électorale’’. Il pourra être animé par de membres crédibles de la société civile (journalistes, Ong, juristes, leaders religieux et communautaires etc) qui donnera à travers des post ‘’certifiés’’ son avis sur le processus électoral. Attention à ne pas prêter le flanc. Les hommes politiques n’hésiteront pas à dire ce sont les journalistes eux-mêmes qui ont suggéré qu’on coupe des Réseaux sociaux.
Marius Aka Fils