Environnement/ Ecologie et Covid19 : un expert africain en changement climatique établit le lien
Il existe un lien quasi-avéré entre, d’une part, les ravages imposés par les humains aux écosystèmes, à la biodiversité et d’autre part l’émergence des pandémies comme le Covid-19. Pour la simple raison que notre environnement a des effets directs sur l’organisme humain.
Le malheur de l’Afrique vient du fait que les pouvoirs publics peinent à établir ce lien étroit. C’est-à-dire intégrer dans la gouvernance la forte corrélation entre les thématiques Santé et Environnement. Tenir compte du fait que les pollutions environnementales par l’Homme dégradent son état de santé. La crise actuelle devrait pourtant nous faire prendre conscience de l’importance de la nature pour la résilience de l’humain. Nous devons transformer cet obstacle en opportunités et en tirer tous les enseignements En clair, anticiper et ne pas seulement être dans la réaction.
En fait nos contacts avec les animaux d’élevage et sauvage se multiplient. Augmentant le risque de diffusion des maladies émergentes. En Côte d’Ivoire par exemple, la chasse est interdite depuis 1974. Ce qui traduit déjà une prise de conscience et de l’anticipation. Quand bien même dans les faits, ceux qui sont censés faire appliquer la mesure, en raffolent (Viande de brousse). L’on note tout de même qu’à travers ses structures de développement, centres de recherche et structures de vulgarisation, la Côte d’Ivoire mise beaucoup sur la planification. Il suffira donc, par une volonté politique corsée, de mettre en application toutes ces mesures.
A ce niveau d’ailleurs Le Lt-Col Yao Marcel, expert en Changement Climatique, encourage les pays africains à rapidement enclencher une transition écologique. Sa panacée : une bonne planification soutenue par une coordination maitrisée, nécessaire à l’harmonisation des politiques sectorielles en Afrique. L’enjeu étant d’éviter que les efforts obtenus dans un secteur soient perdu dans l’autre.
Pour cet écologiste, une transition dans ce domaine sera pleinement bénéfique à l’économie par exemple. Car étaye-il, cela aura pour impact premier d’améliorer la résilience des populations tout en préservant la nature, leur environnement.
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Pour y arriver, il faudrait- estime Yao Marcel- que les décideurs soient suffisamment instruits sur la question. Car aller vers une croissance verte n’est pas synonyme d’abandon du processus de développement. Bien au contraire, explique-t-il, les différents calculs de coût d’opportunités ont démontré que cette trajectoire verte est bénéfique pour toute économie.
« Ne rien faire aujourd’hui coutera bien plus cher demain. Il est important de noter que les pays africains sont en pleine expansion démographique et ont donc besoin de beaucoup d’énergie pour leur développement, de sécurité sanitaire et alimentaire, d’infrastructures, de moyen de transport, etc. Mais il faudra veiller à l’équilibre afin que cette course au développement préserve nos ressources naturelles, notre biodiversité. » Prescrit le sachant.
Il convient de souligner que la crise du Covid19 a démontré la forte dépendance ivoirienne voire africaine de l’extérieur. Le capital naturel étant le pilier fondamental du développement durable pour l’Afrique, « il nous faut éduquer, former notre jeunesse, valoriser et recycler nos ressources. Car c’est dans la nature que l’Africain tire toute sa résilience. » Ajoute Yao Marcel.
A l’instar de certains pays africains qui ont déjà mis en place leur Agence nationale dédiée à la transition écologique et aux changements climatiques, le promoteur des JFAC exhorte les autres pays à leur emboiter le pas. Car au vu des enjeux à venir pour l’Afrique et après l’analyse des vulnérabilités et des différentes stratégies sectorielles dans les pays, force est de constater que malgré les avancées réalisées dans quelques secteurs. Conclut-il.
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Qui ajoute qu’il manque une démarche structurelle globale devant intégrer le risque climatique et écologique en amont de la conception et de la planification des stratégies sectorielles. Notre expert affirme par ailleurs que pour le secteur Forêt, les seules actions parcellaires comme les reboisements populaires ne vont pas régler le problème de déforestation. Il faut plutôt que les pays africains combinent les questions foncières, agricoles, sociales, énergétiques et environnementales. De sorte à obtenir une politique socio-économique intégrée.
D’ailleurs dans cette dynamique, le Réseau africain des Experts pour l’écologie et le changement climatique (REFACC), présidé par Yao Marcel, conseille les gouvernements et les collectivités africaines en vue d’une transition écologique réussie. Militant pour un investissement massif dans la formation et la recherche à l’effet de l’autonomie, financièrement et écologiquement des Territoires (Régions et communes). Pour in fine une transition qui sera économiquement viable, écologiquement acceptable et socialement équitable pour la résilience et le développement de nos territoires africains.
Chrys Youan