Excusons-nous d’entrée pour la qualité de l’image. Nous sommes difficilement excusables. Mais le choc que nous avons reçu en voyant ce visuel, de passage au carrefour dit » La vie » (Cocody), en est pour beaucoup. Evariste Méambly et son mentor Alassane Ouattara ont décidé de présenter leurs vœux de nouvel an aux Ivoiriens. Mais le message semble très ciblé et prête à confusion.
« Le Président Ado et son fils Méambly vous souhaitent une bonne et heureuse année 2020.» Quelle aménité que délier les cordons de sa bourse pour juste passer un tel message ! Pour ceux qui n’en n’ont pas grande connaissance, l’impression d’un visuel de dimension 12 M² et l’affichage de celui revient au bas mot à 90 mille FCFA l’unité. Certainement animés par l’ ‘’amour’’ pour les Ivoiriens, nos bienfaiteurs n’ont pas loué moins de 200 faces pour le ‘’témoigner’’. Ce qui revient à dire qu’au moins soit 1,8 millions de FCFA y ont été consacrés. On pourrait même parler de magnanimité légendaire de la part de nos leaders.
Mais en regardant bien le visuel on se rend compte que ce geste est bien dirigé. D’ailleurs ce n’est pas ce qui est mis en exergue sur le visuel. Mais plutôt ces éléments : le logotype du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et ce message : ‘’Allons Résolument à LA VICTOIRE 2020’’ »
Pas besoin d’un idéogramme pour comprendre : c’est l’objectif même de cette communication peu ordinaire. La typographie du texte « LA VICTOIRE 2020 », le branding d’Ado ainsi que la mise en évidence du logo RHDP achèvent de convaincre sur le fait que la présentation de « vœux » n’est d’un prétexte. C’est de la pure diversion.
Mais le plus ahurissant, c’est le mutisme coupable du Conseil Supérieur de la Publicité (CSP) et de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Le 1er étant le régulateur de la publicité en Côte d’Ivoire, le second l’arbitre du jeu électoral. Toutes les publicités (Télé, radio, affichage, internet) ne sont diffusées en Eburnie que si le CSP donne son accord. Quant à la CEI, elle a le devoir veiller à l’équilibre des choses. Surtout refuser qu’aucune formation politique ne fasse campagne avant date.
Les partis politiques PIT, FPI, LIDER, PDCI …peuvent-ils rêver de mener à l’heure actuelle une telle campagne publicitaire ? Non ! Et parce qu’ils ne tiennent pas les reines du pouvoir. Mais tout simplement parce que ce genre de campagne s’inscrit dans une logique électoraliste. En un mot les initiateurs ne devaient pas être autorisés à le faire. Peut-être qu’à sa décharge on dira que M. Coulibaly-Kuibiert Ibrahime venait de s’installer. Ça lui a sans doute échappé.
Marius Aka Fils