Côte d’Ivoire/ Présidentielle 2020 : si Soro pose ces 2 actes il devient un prétendant très sérieux !
Des présidentiables les plus connus des Ivoiriens, Guillaume Soro est jusque-là le premier à avoir déclaré devant caméras, sa candidature pour la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Annonce faite sur France 24 et Rfi, le 14 octobre dernier. Alors que celui qui a dirigé 60% du territoire ivoirien ; 8 ans durant ; déploie son armada, certains y voient plutôt du bluff. Soit. Mais ce regard pourrait vertigineusement changer. Surtout si l’ex- Pan venait à pousser davantage le bouchon.
Difficile de canceller la « triste » renommée de chef rebelle à lui attribuée. Majoritairement à raison. Les crimes et leurs corolaires demeurent vivaces. Mais Soro Guillaume, insiste qu’il est un homme de mission. Justement, cette mission n’était pas du tout saine. Dira-t-on en bout de ligne.
Mais le rétroviseur peut donner un tableau contraire
Mais en rétrovisant, il reste l’un des plus charismatiques leaders de la toute puissante Fédération Estudiantine et Scolaire (Fesci). A ce tire d’ailleurs, il fut désigné l’Homme de l’année en 1992. Il n’y a pas meilleure transition entre le syndicalisme et la politique pour une carrière. Alors à ceux qui jugent que Kigbafori ne pèse rien, il convient de rappeler que la galaxie Fesci a un fonctionnement similaire à celui de la grande muette. En clair, un « Général » garde ce grade à vie.
En d’autres mots, il n’est pas exclu que toutes ces générations de militants de cette fédération, ces milliers de personnes, se souviennent du candidat Soro, du « Ché Bogota », au moment venu. D’ailleurs les liens demeurent. Remémorez-vous les plateformes d’ « Anciens de la Fesci » activées çà et là en Côte d’Ivoire. Quand bien même des contradicteurs répliqueront que le Rhdp et d’autres partis politiques s’y sont suffisamment invités entre temps.
Il suffira simplement d’employer des méthodes justement ‘’fescistes’’ pour actualiser les choses. Rassurez-vous, il se dit dans ce milieu « chien ne mange pas chien ». Au nom de ce principe seulement, Soro-Candidat pourrait grignoter des voix dans ce vaste vivier.
« Il n’est pas difficile de raviver un ancien feu »
Quel qu’en soit le crime, le cœur de la victime cède face à la repentance du criminel. En réalité, avec l’Accord Politique de Ouagadougou conclu entre l’État de Côte d’Ivoire et les Forces Nouvelles (FN) en 2007, même la branche dure du camp Gbagbo avait presque commencé à passer le rabot sur les souvenirs cauchemardesques de la rébellion déclenchée en septembre 2002.
Mieux le rapprochement du moins vraisemblable entre Soro et son « vrai père politique », le Président Laurent Gbagbo, a fini par susciter de la ‘’presqu’sympathie’’ à l’endroit du Secrétaire Général des FN d’alors. Sentiment alimenté de plus belle par l’idylle entre le Ministre Charles Blé Goudé et l’actuel Commandant Issiaka Ouattara dit Wattao. Parce que des observateurs y voyaient implicitement une paix des braves (Ndlr : Soro-Blé). Deux personnalités qui se connaissent mieux qu’Adan et Eve. Par-delà, l’amorce de la réunification du pays, l’esquisse d’une réconciliation vraie. Malheureusement la lueur d’espoir fit place à un leurre dès après la présidentielle de 2010.
Sacrifier au rituel pour un retour à la maison
L’opposition politique, une bonne partie des populations, les vrais amis de la Côte d’Ivoire, restent suspendus aux lèvres des sachant sur ces trois (3) questions fondamentales : Comment et pourquoi il y a eu rébellion en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2010 ? Et qui en sont les financiers ? Qui a remporté l’élection présidentielle de 2010 (Second tour) en Côte d’Ivoire ?
Des lecteurs trouveront cela aberrant. Sauf que si ces points d’ombres ne sont pas élucidés, la réconciliation tant souhaitée risque de ne jamais voir le jour. Et nul mieux que Soro K. Guillaume, ex-Patron déclaré de cette rébellion et aussi anciennement Premier Ministre entre autres en charge d’arbitrer ledit scrutin, ne peut lever ce voile géant qui obscurcit depuis l’horizon en Eburnie.
Aux dernières nouvelles, le promoteur en chef de Générations et Peuples Solidaires (GPS) aurait décidé de « tout déballer ». Soit cette annonce vient juste contre-attaquer l’intention du régime d’Abidjan de lancer cette fois ‘’officiellement’’, Interpole à ses trousses. Alors on parlera de pur chantage. Soit les actes suivront les propos et bonjour les bouleversements. Essayons d’explorer le deuxième schéma.
Une faute avouée est à moitié pardonnée dit-on. Mieux ce grand déballage risque d’éclabousser plus d’un. Non sans réchauffer les liens entre le député de Ferkessédougou et une partie des Ivoiriens. Chose certaine : Gbagbo et Blé Goudé lui ouvriront grandement les bras par la suite. Leurs partisans avec. Et d’autant que l’avenir de ces deux leaders reste incertain pour l’heure, la capitalisation de cette embellie retrouvée est envisageable.
Ce premier acte posé, le Candidat Soro dont- surement les ennemis se multiplieront systématiquement- devra solliciter le pardon national. Cette fois en toute humilité. C’est-à-dire non pas en narguant. Après que certains verront en lui ‘’l’envoyé qui n’a pas su s’envoyer’’. Le missionnaire regrettant sa mission. La brebis égarée retournée dans la bergerie. Le moindre mal des candidats. Bref, le « jeune Soro » deviendra du coup l’adversaire sérieux avec qui il faudra compter dans 12 mois.
Marius Aka Fils