Ce n’est pas sans doute le premier des Ministres ivoiriens de la Santé à descendre sur ‘’Adjamé-Roxy’’. Cette pharmacie à ciel ouvert et ouvrant du coup, béante, la voie du cimetière aux populations. Hier jeudi 02 mai, les vendeuses de médicaments installées depuis des lustres en ce lieu ont reçu une visite de goût bien amer de la part du Dr. Eugène Aka Aouélé.
L’insuffisance voire le manque de suivi des certaines actions gouvernementales aidant, la question est de savoir jusqu’où ira le ministre ? Parce qu’un fâcheux précédent reste entier. Ces opérations de démantèlement n’ont pas du tout été rares de la part de ce département. Sauf que par anticipation, une précision de taille a été faite hier sur ce point justement. « Ce n’est pas une action d’éclat » nous a confié un responsable du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (Mshp), membre de la délégation.
Et après avoir procédé à la destruction d’un entrepôt de fortune de produits, le garant de la santé des Ivoiriens a usé de termes clairs s’adressant aux vendeuses : « La lutte contre les médicaments de la rue est résolument engagée…Cette fois nous aurons des actions quotidiennes qui s’inscriront d’ailleurs dans la durée. Des contrôleurs seront là chaque jour jusqu’à mettre hors d’état de nuire ces femmes qui s’exposent à la rigueur de la loi »
Pour une fois, peut-être, on pourra se permettre d’accorder du crédit à ce groupe de mots. Car au-delà du devoir régalien qui transparait en première ligne, le chef de cette délégation a quelque chose d’intrinsèque à valoriser à travers cette action. Aka Aouélé est Docteur en Pharmacie. Corporation souffrant atrocement de ce fléau. C’est donc investi d’une double mission que celui est par ailleurs Président de l’Assemblée des Régions et Districts de Côte d’Ivoire (Ardci) a agi. C’est-à-dire mettre tout en œuvre pour garantir la santé des populations et protéger davantage ceux-là qui ont compétence de vendre les produits pharmaceutiques.
‘’Roxy’’ existe parce que des personnes s’y rendent pour s’offrir des aides thérapeutiques du fait de leurs coûts peu élevés. Parce qu’à leur décharge, la vie est de plus en plus en chère et les médicaments aussi. Le hic est que ces produits proposés par ces femmes ne sont pas forcément de qualité. D’où le danger pour la santé de leurs clients. Et l’Etat de Côte d’Ivoire a de bonnes raisons de sévir parce qu’une ébauche de solution à la pénibilité liée à l’accès aux produits pharmaceutiques a été trouvée avec les médicaments génériques.
Toubenit Amos