Point n’ait besoin pour les plénipotentiaires d’Afrique Media d’engager des moyens pour la promotion de leur support. Une belle campagne publicitaire lui est gracieusement offerte depuis Abidjan déjà. Du plus haut sommet en passant par des partisans du régime ‘’éclairés’’ d’ailleurs par l’expert journaliste Tiémoko Assalé.
Assalé Tiémoko. Le confrère devenu célèbre dans la foulée de son incarcération en 2007 sous la gouvernance Gbagbo, a traité récemment Afrique Média de chaîne de télévision vulgaire. La confraternité, ‘’l’ex patron’’ (Officiel) de l’hebdomadaire L’Eléphant Déchainé s’en moque visiblement. Il n’use pas du dos de la cuillère pour fustiger la station télé connue pour ses débats libre antenne.
« Un média appelé ‘’Afrique Média’’ qui laisse passer, comme je viens de la voir avec stupéfaction, l’information selon laquelle le chef de l’État ivoirien aurait déclaré à la Une de ‘’Jeune Afrique’’ qu’il ‘’ne doit rien aux Ivoiriens, sauf à la France’’ est un média vulgaire. Et dire qu’il y en a qui ne jurent que par ce média dit panafricain qui ne fait en réalité que de la désinformation et qu’on surprend chaque fois en flagrant délit de mensonge, pour peu qu’on accorde un peu d’attention à ce que disent ses ‘’journalistes-communicateurs politiques…Ce qui fait la valeur du métier de journaliste, qu’on soit en Côte d’Ivoire ou au Pôle Nord, c’est le respect des faits, qui sont sacrés. » On peut noter l’excellent cours de journalisme délivré par l’homme à la plume caustique.
Dans le même temps, l’on comprend mieux l’expression ‘’Nul n’est prophète en son pays’’. Surement c’est la raison pour laquelle M. Tiémoko a dû zapper les chaînes de télévision de chez lui pour s’en prendre à un média émettant depuis le Cameroun. Sans quoi notre expert aurait posé le même diagnostic localement. A savoir les maux « désinformation, flagrant délit de mensonge, journalistes-communicateurs politiques.»
Encore que Afrique Média est un peu loin d’être une chaîne médiocre, comme en juge le maire-journaliste. « Une chaine vulgaire » ne peut obtenir le sésame pour opérer dans un État de droit. La traiter ainsi signifierait indirectement porter un discrédit sur le gouvernement camerounais.
En outre à un média aussi banal, le Chef de l’État de Côte d’Ivoire n’aurait prêté aucune attention. Au point de gâcher son précieux temps à demander à son homologue SEM. Paul Biya de la fermer. Comme l’a révèle récemment Médiapart. Et dire que ce site d’information indépendant est un référent premier choix pour notre expert. Lui qui rêvait que son hebdomadaire L’Eléphant Déchainé’’ ait l’impact dudit site.
Dans le fond, il faut savoir juste savoir que Afrique Média se positionne comme « porte flambeau de l’Afrique qui monte et l’espace d’expression et de promotion des valeurs africaines par excellence. » Sa particularité : les débats libre antenne. Là où toutes les sensibilités ont droit à la parole.
‘’Paradoxalement’’ il n’est pas rare que sur les antennes de cette même télévision, l’administration Biya, tutrice de ladite station de télévision, reçoive sa part de volée de bois vert. Sauf que « le Cameroun est respectueux des principes fondamentaux de la libre expression, du pluralisme, de l’équilibre de l’information…Ne voit aucun péril en la demeure ou grief retenu à l’encontre d’Afrique Média…» C’est d’ailleurs en substance la réponse qu’ont donné les autorités du pays de Roger Mila à Alassane Ouattara suite à sa requête.
Notre confrère Assalé Tiémoko devrait savoir que son pays la Côte d’Ivoire héberge une bonne centaine de partis et mouvements politiques. Auxquels s’ajoutent les organisations de la société civile opérant dans le domaine de la recherche de la paix, la cohésion sociale etc. Mais force est de constater que les caméras de la télévision publique ont visiblement choisi de ne braquer leur objectif que sur les activités du Rhdp.
Notre spécialiste des médias ne devrait pas oublier que ce média d’État a eu à couvrir des cérémonies de lancement officiel de la rentrée scolaire 2019-2020 « placées sous le signe de l’excellence » tandis que les manuels scolaires sont truffés de coquilles. N’est-ce pas contrastant ?
Notre expert aurait dû lever le bâton lorsque des médias français diffusaient des fake news liées à la crise post électorale? Des éléments vidéos montés de toutes pièces fort heureusement littéralement démontés au cours du procès de ses compatriotes Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo à la Cpi. Le mensonge c’est aussi quand ces puissantes chaînes de télévision occidentales refusent de dire que la Libye est désormais un enfer parce qu’un certain Nicolas Sarkozy et ses alliés en ont décidé ainsi en 2011. Voilà un élément qui devrait normalement irriter tout bon expert-journaliste.
N’était-il pas judicieux pour le juriste-journaliste de réclamer en son temps à la Rti un résumé ne serait-ce de 5mn des audiences dudit procès ? Ce jugement n’est-il pas un « fait » capital pour un média public, sinon pour tous les Ivoiriens ? Pourquoi notre analyste n’a-t-il pas jugé utile d’interpeller la direction de l’information de la Maison Bleue sur le black-out sur le dossier »orpailleurs clandestins » par exemple ? Comment un observateur si averti peut se taire lorsque « La chaine qui rassemble » refuse de couvrir les activités de l’opposition?
Revenons à’’ l’information selon laquelle le chef d’État ivoirien aurait déclaré à la Une de ‘’Jeune Afrique’’ qu’il ‘’ne doit rien aux Ivoiriens, sauf à la France’’. Nous comprenons l’ulcération du confrère. Peut-être qu’il a raison. Si tant est que la chaîne a laissé passer une information pas juste, il s’agit d’une faute professionnelle ; soit. Mais Afrique Média a le mérite d’organiser des débats contradictoires. Des activistes pro X sont libres de s’attaquer à un leader Y, mais qu’ils s’attendent à aux objections des sympathisants de ce dernier.
Lors d’un débat en direct sur la télé mise en cause, on a vu des militants Pro Ouattara appeler pour ‘’riposter. C’est cela le pluralisme. Indicateur de démocratie. Souventes fois nous voyons des Français exprimer chaudement leur ras-le-bol à leur Président. Encore que rien ne garantit la crédibilité de leurs propos.Mais par hasard Emmanuel Macron n’a demandé qu’on ferme une quelconque station Télé. Jamais les grands maitres du journalisme de ce pays n’ont taxé ces média de vulgaire.
Quand bien même parfois malheureusement des propos ‘’vulgaires’’ soient repris par certains supports. Afrique Média doit peut-être inviter ses invités tenir des propos moins désobligeants. Des choses à revoir certes. Mais tout n’est pas que désinformation, mensonges à l’écran.
Il conviendra éventuellement d’inviter nos fins analystes à se concentrer déjà sur le cas ivoirien. Il y a de la matière. A commencer par le segment presse imprimée où un journal a pris la peine de barrer à sa Une : ‘’Tiken Jah Fakoly est un maudit’’, sans être vraiment inquiété. Il n’est pas mauvais d’interpeller un confrère surtout en des termes biens pesés. Il est aussi recommandé que tout bon ménage commence par sa maison.
Marius Aka Fils