Situation sociopolitique : Un Ivoirien prévient : « Tous les ingrédients sont réunis »
InProuv’Africa : Finalement Alassane Ouattara a prêté serment. Apparemment le débat est clos ?
Benjamin TEHE (BT) : Une cérémonie d’intronisation est différente d’une investiture. Ouattara et le Rdr viennent de jeter l’ignominie sur tout un peuple à travers ces pratiques moyenâgeuses. Nous refusons de cautionner un tel recul démocratique. Nous le combattrons jusqu’à la victoire finale en laquelle nous avons foi. Il y va du salut des Ivoiriens. Souvenez-vous de ce militant du Rdr qui pour justifier les actions subversives de son parti disait que l’insurrection est un droit pour un peuple qui souffre. Croyez-moi ce 3ème mandat ne passera pas.
InProuv’Africa : Que faites-vous du dialogue auquel il appelle ?
B.T : Ouattara n’est pas sincère. L’ex président donne dans la distraction. Feu Gon Coulibaly était dans cette logique. Il est clair que c’est la même mission qu’il a confiée à son nouvel exécutant Hamed Bakayoko. S’il voulait le dialogue il n’aurait pas rejeté le sage discours du Président Henri Konan Bédié. L’opposition ne quémande pas la clémence de Ouattara sur le respect de la constitution. Nous ne nous associerons jamais à l’euthanasie de notre constitution.
InProuv’Africa : ça frise la révolution…
BT : les révolutions ne se décrètent pas. Elles partent toujours d’un ras-le-bol et tous les ingrédients sont réunis. La France et le Rdr l’auront voulue. Ce n’est pas une prophétie mais une évidence. En Côte d’Ivoire, la France est sortie par la porte au travers d’un semblant d’indépendance en passant par la fenêtre pour piller nos richesses. Voir Sarkozy et tous ces hommes de l’ombre dévoilés est une victoire pour nous. Nous sommes d’une autre génération. Jamais nous ne laisserons les choses en l’état.
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InProuv’Africa : Est-ce la position de Lider ?
B.T : Ce combat passe avant les chapelles politiques. Nous parlons de la constitution du pays. Du sens de notre existence sur cette portion de terre où le Créateur à bien voulu nous y conduire. A Lider du Prof. Mamadou Koulibaly fondateur du parti, à l’actuel présidente Monique Gbekia, cette vision demeure. A savoir défendre des valeurs démocratiques et assumer le rôle de pédagogue du peuple. Le temps nous a donné raison. Désormais les Ivoiriens comprennent ce qui semblait autrefois réservé à une caste. Le peuple est souverain. Il lui appartient par conséquent de s’approprier ce combat. Les partis politiques suivront. Tant qu’il restera un seul Ivoirien lucide en Eburnie, le combat pour le respect de notre constitution continuera. On ne quitte pas le multipartisme pour retourner à la monarchie ou la tyrannie. C’est le lieu de féliciter l’opposition qui par sa dextérité a mis à nue Ouattara et toute sa mafia, la France, leur parrain, en première ligne.
InProuv’Africa : Il y aussi ce débat sur la justice…
BT: Il faut bien qu’elle existe pour en débattre. La Côte d’Ivoire est plongée dans un coma juridique très profond depuis le 11 Avril 2011. Nous avons d’éminents juristes qui ont tous ou presque profané le temple de Thémis. Voyez-vous nos problèmes proviennent soit de la Cei soit du Conseil constitutionnel si ne n’est du bureau du Procureur. Trois institutions tenues par des Hommes dits de droit. C’est juste un constat.
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InProuv’Africa : Un mot tout de même sur l’affaire Yodé et Siro ?
B.T : (Rire !) C’est tout simplement honteux. Je suis musicien, musicologue et spécialiste du Zouglou. Ce sujet n’a été qu’un coup de recherche de buzz par le persécuteurs Adou Richard. Une étude historique des textes du Zouglou montre que ce genre musical doit sa longévité à cette forme de conceptualisation sonore du fait social. YES ont pleinement le droit de tenir un tel discours. Cela relève de l’ADN du Zouglou. Tout comme le Reggae, le Zouglou est une musique à l’origine engagée. Les propos de YES ont été tenus lors d’une prestation musicale dans un lieu que tous les ivoiriens sans distinction de partis politiques fréquentent. Pourquoi vouloir réécrire l’histoire de cette façon maladroite ?
InProuv’Africa : un mot sur le dossier Gbagbo ?
BT : Le jour où je verrai le président Laurent Gbagbo à l’aéroport d’Abidjan alors je pourrai vous en dire plus. Que DIEU le protège ainsi que le ministre Charles Blé Goudé.
InProuv’Africa : votre mot de la fin ?
BT : Demander au peuple de garder le cap. Les grandes victoires demandent aussi de grands sacrifices. Nous devons tenir ce combat pour libérer notre pays. Partant tous les autres peuples frères de l’espace francophone de tous ces dictateurs marionnettes de la France. Il faut lutter dans l’union et la discipline. Vive la Côte d’Ivoire libre du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre ! Bientôt, nous serons une Nation.
Réalisée par Toubenit Amos