Interview/ Monique Gbekia (Présidente de LIDER) : « Nous devons faire fi de la peur ! »

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Nous sommes le 08 Mars. Jour célébrant la Journée Internationale des droits de la Femme (JIF). Mme Monique Gbekia est présidente du parti dont le Pr. Mamadou Koulibaly défendra les couleurs à la présidentielle d’octobre prochain en Côte d’Ivoire. La N°1 de Lider parle… ; Interview.

Inprouv’Africa : Qui est-ce qui dirige Lider au juste ?

Monique Gbekia (MG) : Le 3ème Congrès ordinaire de Liberté et Démocratie pour la République (Lider) s’est tenu le 24 mars 2018 et  a vu notre élection en qualité de présidente du parti, en application rigoureuse de nos textes. Le même congrès a investi également  le Prof. Mamadou Koulibaly candidat du parti à l’élection présidentielle de 2020. Notre parti se porte bien et nous préparons sereinement l’élection présidentielle et ainsi que les autres scrutins.

Inprouv’Africa : Une femme à la tête d’un parti dont le mentor ne marche pas ses mots… ?

MG : Notre quotidien rime avec intimidations. Les actes de vandalismes sur les véhicules des cadres du parti à notre siège, le sang versé par des individus aux ordres, au domicile du président Henri Konan Bédié, le passage à tabac d’un activiste à Paris par un garde rapproché d’un ministre de la République,  sont faits pour. Mais nous en faisons fi. L’histoire de la Cote d’Ivoire nous a enseigné le parcours des femmes comme Marie Koré et Simone Gbagbo…Ces exemples nous édifient et forgent notre détermination. Il s’agit de notre pays. Personne ne viendra mener le combat de liberté, de la démocratie et du progrès social à notre place.

Inprouv’Africa : votre réaction face aux conflits fonciers à répétition et l’exploitation clandestine des ressources ?

MG : La réforme du foncier constitue l’une des priorités de Lider. Nous avons  déjà rédigé un projet de loi sur le foncier qui viendra en remplacement de celle de 1998 en vigueur mais qui n’a pas encore connu un début d’application à ce jour. Il convient de revoir ce prédicat initial qui pose que toute la terre de Côte d’Ivoire est propriété exclusive de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il s’agit là d’une aberration qui rend impossible la mise en œuvre de projet de développement.  La propriété foncière familiale est une modalité particulière du capital initial de toute famille. Si la loi enlève ce capital aux familles comme c’est le cas actuellement, elles demeureront dans la pauvreté. Les exploitations clandestines existent parce que la propriété foncière n’est pas dévolue aux familles. C’est le rôle de l’Etat de donner les titres fonciers aux familles faisant d’elles des propriétaires plutôt que de leur dire a de prouver qu’elles sont légalement propriétaires de lopins de terre. Nous allons changer tout ça.

Inprouv’Africa : le dossier  CNI et le scandale présumé de détournement de 30 milliard de la Banque Mondiale…

MG : malheureusement, l’opposition n’ont pas réussi à obtenir du gouvernement la gratuite de la CNI. C’est pourquoi Lider et son candidat le professeur Mamadou Koulibaly invitent les populations à aller se faire enrôler en attendant des meilleures conditions.

Quant au présumé détournement des 30 milliards de la Banque Mondiale, il faut noter que ce n’est pas un cas isolé. Rappelez-vous le scandale des 175 milliards de la rénovation de l’Université Felix Houphouët Boigny, les 500 milliards de la filière café-cacao etc. Vous conviendrez avec moi que le gouvernement actuel a pour mode de fonctionnement le scandale. C’est pourquoi  j’appelle la jeunesse à aller se faire enrôler pour mettre fin à ce mode de gouvernance scandaleux en élisant en octobre, le professeur Mamadou Koulibaly.

Inprouv’Africa : Un commentaire sur le cas de tripatouillage de résultats de concours à la fonction publique ?

MG : Le tripatouillage et la mauvaise gestion des concours administratifs est malheureusement un indicateur précis du délitement de la société ivoirienne. En son temps, le Prof. Mamadou Koulibaly a dénoncé ses propres camarades de parti qui s’en étaient rendus coupables. Aujourd’hui il semble que le phénomène a pris des proportions endémiques. L’accès aux postes de responsabilités fait l’objet d’une transaction financière et surtout de chantage politique. Toutes les administrations sont  aujourd’hui dirigées par le Rhdp. C’est plutôt là le plus gros scandale.

Inprouv’Africa : La constitution ivoirienne actuelle est appelée à subir des réformes…

Notre position est qu’il n’appartient pas à un président sortant de procéder à des modifications constitutionnelles à quelques mois des élections.  Dans la mesure où les deux chambres du parlement actuel ne siègent que des militants du Rhdp. Toutefois  nous attendons de voir pour aviser (Ndlr : l’interview fut réalisée le 29 février dernier)

Inprouv’Africa : Comment se sent la politique et  la mère face aux viols et aux enlèvements d’enfants ?

MG : Au-delà des viols et disparitions d’enfants à la veille des élections, il existe aussi des cas d’enlèvements de personnes adultes parmi lesquelles, une de nos militantes, enlevée à Yopougon Saint André pour se retrouver sur un chantier de la Riviera golf. Elle a eu la vie sauve grâce à son handicap physique. Cette jeune dame qui m’accompagnait souvent dans mes déplacements, n’ose plus sortir depuis le mois de décembre 2019, parce que traumatisée. Je suis donc écœurée en tant que mère et responsable politique. Dans un pays où le gouvernement est véritablement à la tâche, les auteurs de ces crimes devaient  être retrouvés rapidement et subir la rigueur de la loi. Mais hélas !

Inprouv’Africa : Votre mot de la fin ?

MG : Permettez-moi de dire un mot sur l’épidémie du coronavirus qui menace non seulement la vie des sept milliards de personnes mais aussi l’économie mondiale. Nous invitons le gouvernement  à prendre des dispositions nécessaires pour anticiper l’arrivée du Covid 19 dans notre pays. Pour une fois évitons le superflu et agissons sincèrement !

Réalisée par Toubenit Amos

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