« Augmentation » Tarif de l’électricité : ce que les Ivoiriens doivent comprendre [en français facile]
Quatre (4) petits points à savoir d’abord
1) Cette affaire d’ajustement tarifaire de l’électricité ou alors « augmentation du prix du courant », ne vous concerne pas. Vous qui avez des compteurs de 5 à 10 Ampères. 2) A partir de juillet 2023, les compteurs de 15 A et + payeront 10% de plus de leur consommation. Un kilowattheure coûte 73 Fcfa . 3 : Les Ivoiriens doivent comprendre que la décision vient de l’Etat. La CIE, tout comme les populations, subit. 4 : L’Etat a fait des efforts notables. Sur les 3.752.000 abonnés à l’électricité (mai 2023) sauf 412.000 sont concernés. Soit 89 % (3.340.000) abonnés peuvent dormir tranquille, »leur courant n’a pas augmenté »
Mais « pourquoi on augmente même ? »
Raison 1 : Des quartiers se créent chaque année, les villes s’étendent, les défis se multiplient, les besoins en électricité aussi. Entre 1960 et 2021, le nombre d’habitants en Côte d’Ivoire est passé de 3,50 millions à 27,48 millions. Environ 52% des habitants vivent dans les grandes villes du pays.
En français facile, chaque année plus de 700 milles personnes viennent s’y ajouter. Pour ce surplus, il convient de construire maisons, écoles, hôpitaux, restaurants, commerces, loisirs etc. et y connecter l’électricité. Et d’autres zones industrielles sont sorties de terre. Par conséquent, l’Etat a dû « augmenter la capacité de production installée qui est passée à 2548 Mégawatt (MW) à fin 2022 contre 1391 MW en 2011 (…) » indique le service communication et de la documentation du Ministère des mines, du pétrole et de l’énergie.
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Il est clair que si avec un enfant dans la maison, en 2010, votre couple consommait 15 kg de riz par mois. En 2023, avec 4 enfants et 2 neveux, c’est sûr que c’est 50 Kg de riz qu’il vous faudra chaque mois.
Mais « le gouvernement devrait planifier tout ça (…) quelle est son utilité alors ? »
Raison 2 : Pour produire de l’électricité, nous savons qu’il faut de l’eau ; un barrage (hydroélectrique, Kossou, Soubré etc.) mais aussi du gaz (Azito). Alors il existe plusieurs fleuves en Côte d’Ivoire où est donc le souci ? Question logique.
Sauf que le 1er souci est qu’il faut construire encore des barrages. A noter que la construction d’un seul barrage dure 5 à 7 ans, le flux de milliards de FCFA avec. Le 2è souci, ces barrages ou stations d’électricité fonctionnent grâce à des équipements que la Côte d’Ivoire achète en Europe, en Asie ou en Amérique. Songon qui par exemple était un petit village s’est transformé en un gros quartier désormais. Pour que ses habitants aient du courant, il faut des câbles, des poteaux de haute et basse tension et d’autres équipements.
Raison 3 : « le vrai point » (cause fondamentale, Ndlr) Malheureusement, « Malgré les efforts de l’Etat, le secteur de l’électricité connaît un déséquilibre financier qui s’est accru ces dernières années, en raison de facteurs exogènes aggravants (Covid 19 (…) augmentation des coûts des matières premières et des investissements ; crise russo-ukrainienne ; cours du dollar ; forte demande en énergie ; renchérissement des coûts de facteurs. » fait encore noter ledit Ministère.
En fait, les prix des boissons (bières et soda), ciment, fer à béton, appareils électroménagers… ont augmenté pour les mêmes raisons. Parce que « chez les blancs » où ces opérateurs achètent les produits et équipements pour ‘’fabriquer’’ la bière, le ciment, ‘’envoyer’’ le courant etc. tout a aussi augmenté y compris le transport en bateau.
Que faire ? : inutile de s’en prendre à la CIE ; ce sera disperser ses forces. Les Ivoiriens devraient plutôt conjuguer leurs efforts pour appeler le gouvernement à continuer à limiter les dégâts. En d’autres mots, trouver un consensus avec les opérateurs économiques, principaux impactés, afin que la vie ne devienne de plus en plus chère.