Afrique, enjeux écologiques et démographie : la belle contribution de l’expert ivoirien Yao Marcel

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L’Afrique, c’est environ 3 millions de KM2 de superficie, 20% des terres émergées avec une population en 2020 estimée à 1,4 milliards. Sur la base des tendances actuelles, dans 30 ans, 25 habitants de la planète sur 100 seront africains. L’Afrique est donc en phase de devenir la première puissance démographique au monde avec une population de plus en plus jeune et dynamique.

Quelle bonne nouvelle !!! Je vous conseille fortement de lire « Afrique Noire, démographie sol et histoire » de Louise Marie Maes (épouse de Cheick Anta  Diop). Elle démontre scientifiquement que la population africaine était d’environ 600 à 800 millions d’habitants au début de l’esclavage est passée, 4 siècles plus tard, à environ 150 à 200 millions d’habitants à l’abolition de l’esclavage. L’impact brut des déportations c’est donc environ 400 millions d’africains en termes de décroissance démographique. Et les classes d’âges actives les plus visées par les déportations étaient comprises entre 15 et 35 ans.

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Mais extraordinairement, depuis les années 2000 et 2010, le continent à reconstituer son potentiel démographique malgré la pauvreté et la paupérisation. Nous avons dépassé le milliard d’habitants et les tendances et projection nous amènent à plus de 2 milliards en 2050 et 4,2 milliards en 2100 (données UNICEF). Mais certains experts estiment que ces données qui sont systématiquement sous estimées. Car en réalité les tendances prévoient une population africaine au-delà de 6 milliards en 2100.

Nous serons donc les plus nombreux sur la planète. Le Nigeria aura par exemple une taille de population équivalente à celle de toute l’Europe avec une population très jeune contrairement à celle de l’Europe qui sera de plus en plus vieillissante. Regain donc démographique du continent africain, que nous devons exploiter judicieusement. Et il faudra comprendre que cette croissance démographique n’est pas un danger mais une bénédiction pour l’Afrique. Avec les exemples que nous avons, difficile de parler de puissance économique sans potentiel démographique fort, sans une population nombreuse, jeune et dynamique, potentiel de créativité et de force physique.

Pour notre agriculture, 60% des terres arables riches et très stables sont en Afrique avec très peu de catastrophes (tsunami, volcan etc.). Nous avons donc largement de quoi faire une agriculture qui va nourrir toute l’humanité. Mais nos pays ne sont malheureusement pas alimentairement autosuffisants. Rendre notre agriculture résiliente et productive, aller à la transformation pour la création d’emploi et de richesse doit être notre priorité. Nous devons rapidement changer de paradigme de développement, encourager nos jeunes entrepreneurs et investir massivement dans la recherche et la formation. Le succès de nos pays africains devra reposer sur nos ressources humaines.

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Nous  encourageons  la formation et l’accompagnement technique pour la décentralisation du développement avec une gestion décentralisée de nos ressources naturelles. D’où le thème des prochaines Journées Africaines de la Transition Ecologique (JFAC 2021) « Comment produire, construire et développer nos territoires sans détruire ? ». Nous sommes dans un monde dynamique qui est train de changer, nous devons en être conscients, faire de la prospective et nous préparer aux grands enjeux qui arrivent à grande vitesse.

Marcel YAO, Expert Afrique transition écologique et changement climatique,

Président du REFACC/yaomarcelclimat@gmail.com

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