Recherche Agronomique : les agents du CNRA en grève ; le motif va sûrement vous surprendre !
Le collectif des 5 syndicats d’agents du Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) observe une « grève d’avertissement » depuis ce jeudi. Ce jusqu’au lundi 06 juillet prochain sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Pour causes, les agressions ‘’scientifiques’’ voire physiques dont est victime l’institution ; pourtant à la base des performances, moteur des acquis agricoles de la Côte d’Ivoire.
Le patrimoine foncier du CNRA fait l’objet de graves agressions depuis 2014. Le courrier d’information adressé au Dg du CNRA ; dont Inprouv’Africa a eu copie ; étale largement l’insécurité dans laquelle baignent désormais ces chercheurs qui ‘’pourtant trouvent’’. Et dont le fruit des travaux génère du lait à la mamelle nourricière de l’économie ivoirienne qu’est l’Agriculture.
Malheureusement, si rien n’est fait, les espaces pour essais et les plantations expérimentales constituant en fait ses unités opérationnelles ; déjà insuffisantes, disparaitront. Et dire que le bourreau du CNRA n’est autre que le gouvernement de Côte d’Ivoire.
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D’un côté le Ministère de la santé et de l’hygiène publique qui a réquisitionné plus de 20 ha du site de la station de recherche sur le coton situé à Bouaké. Pour dit-il, construire un hôpital général dans la zone. De l’autre, le Ministère de l’Artisanat qui a préféré les vendeurs de bois du marché de gros de la même ville, à ceux-là même qui entretiennent ces essences. Ce en détruisant 10 ha de forêt de la station de recherches sur l’élevage dans le cadre de la relocalisation desdits commerçants suite à l’incendie qu’ils ont subi.
Comme pour se moquer davantage de la recherche agronomique, l’État a autorisé récemment l’ouverture de voies et un projet de lotissement dans le massif forestier d’Adiopodoumé (Km 17). C’est-à-dire au cœur même du CNRA. Portant du coup l’estocade à cette réplique de forêt primaire conservée depuis la nuit des temps par la Côte d’Ivoire.
Pis, le 28 juin dernier deux (2) agents de ladite structure de recherches agronomiques ont été molestés puis placés en garde à vue par la gendarmerie de Songon. Rien que pour s’être opposés à l’agression de ce qui représente l’un des poumons écologiques du District d’Abidjan. En somme, le gouvernement ivoirien est en train progressivement d’exproprier le CNRA de son domaine outil de travail. On est en train de « vider le CNRA de sa substance » ; pour paraphraser l’autre.
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Une forme de ‘’profanation’’ de l’œuvre du Président Feu Félix Houphouët-Boigny qui plaçait cette structure en haute estime. Visionnaire, le bâtisseur de la Côte d’Ivoire n’a pas du tout eu tort à l’arrivée. Car si ce pays est leader mondial du Cacao, de l’anacarde, de la Noix de cola, 1er producteur africain d’Hévéa, de Palmier à l’huile, du Coprah, de la Banane, de la Mangue etc. et bien c’est grâce aux trouvailles du CNRA.
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Par conséquent, mettre ses artisans du miracle économique ivoirien sur le même pied d’égalité que des lots d’habitations ou des étals de commerce de bois est tout simplement cruel. Sachez aussi que les chercheurs du CNRA avaient déjà débrayé depuis lundi dernier. Pour protester contre les primes impayées et le recurent retard observé dans le versement des salaires desdits agents.
A l’analyse tout ceci ne peut répondre qu’à une logique de politique de terre brûlée. Attitude que décrie souvent l’opposition ivoirienne face aux comportements des dirigeants ivoiriens. De grâce ayez pitié de ces millions de personnes qui ne vivent que des fruits du travail de la terre. Sans le CNRA nos braves paysans seront sans repère et la Côte d’Ivoire en pâtira !
Marius Aka Fils