Notre source est ‘’Glover’’ c’est-à-dire livreur rattaché à Glovo, la start-up espagnole spécialisée dans la livraison de commandes. Au dire de ce dernier, ils (Livreurs) sont les parents pauvres de la clé de répartition. Et « si rien n’est fait on va tous arrêter » menace-t-il.
L’informateur nous ayant joint le week-end (samedi 16 mai 2020, Ndlr), nous avons tenté de stérer le capital crédit de ses propos. Ainsi ce lundi nous avons joint ‘’Pacto’’. ‘’Glover’’ que nous avons rencontré à notre passage il y a peu, dans un célèbre restaurant à la Riviera2. Et ‘’Patco’’ de nous révéler qu’il cherchait lui-même à nous contacter depuis « mais votre numéro orange ne passe pas » se justifie-il.
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Le coursier rejoint notre premier informateur : « Comme c’est chaud (situation socioéconomique difficile, Ndlr) on est obligé de faire avec. Sinon voyez-vous, on nous verse 80 F par kilomètre parcouru. Et plus tu livres plus tu as l’argent. Ça c’est lorsque tu as une moto en bonne état et avec tous les papiers. Or presque tous les coursiers que vous voyez, ont des motos ‘’sans papiers’’. Donc avec le peu que nous gagnons, il faut prévoir pour les policiers et surtout prier Dieu pour ne pas faire d’accident. »
En fait notre interlocuteur sait que lui et ses ‘’collègues’’ n’ont aucun droit vis-à-vis de la start-up catalane. Car chez Glovo la devise est claire : «aucune obligation, aucun patron, aucun contrat de travail», donc sans assurances. En clair les ‘’Glovers’’ sont effectivement livrés à eux-mêmes. Situation étant aux antipodes du code du travail ivoirien. Mais qui n’émeut personne étonnamment. Pis, nous souffle un spécialiste de la question, ce cafouillage est quasi général dans ce milieu de livraison de commandes.
Notre informateur qui a exigé requérir l’anonymat, nous apprend aussi que dans ce contrat non écrit le ‘’liant’’ à Glovo, il a obligation de rembourser les frais de commandes non satisfaites. Qu’elles qu’en soient les raisons. Le délai de livraison étant l’élément majeur de différenciation sur lequel mise l’entreprise.
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Pourtant se défend-il, il y a des clients véreux et capricieux qui n’hésitent souventefois fois à refuser leur colis arguant que le livreur a mis trop de temps à arriver. Tandis qu’en réalité, la faute incombe plutôt au demandeur de repas. Ayant ignoré les crépitements de son smartphone occasionnés par les appels incessants du livreur.
Les risques liés à la collaboration étant élevés (agressions, accidents, forte précarité de ‘’ l’emploi’’), les ‘’Glovers’’ murmurent des revendications. « Nous voulons simplement que les gens revoient le système pour que nous gagnions un peu plus. Car comme vous le voyez après les frais de route (carburant, connexion internet, appels téléphoniques, policier) il ne nous reste rien. Or chaque jour nous risquons notre vie en circulant à Abidjan. » Plaide ‘’Patco’’annonçant par la même occasion « une grève en préparation ».
Nous avons tenté de joindre en vain l’opérateur par tous les canaux à savoir téléphone fixe, Messenger…depuis hier dimanche jusqu’à la minute où cette publication passe sous presse. Nous y reviendrons assurément.
Marius Aka Fils