Bernard, tu parts ce neuf mars deux mille dix-neuf. Toi le Maitre de l’Art, tu quittes terre Ivoire au moment où l’univers du savoir a vêtu Le Pagne Noir. Comme prémonitoire à la mise définitive sous l’éteignoir de ta plume de feu qui a logé ‘’Climbié’’, ‘’Monsieur Thôgô-Gnini’’, ‘’Béatrice Du Congo’’…dans les mémoires. ‘’La Ronde des Jours’’ de deuil se fera forcément après cette nouvelle qui porte l’estocade à l’abreuvoir que tu es. En attendant, Mtn, l’Africaine des firmes de téléphonie en Eburnie, car venue du pays de Mandela, n’a pas attendu pour allumer la flamme. L’Adieu en jaune (Yellow) pour rappeler à l’humanité que cet étendard demeurera. Malgré cette page noire.
1916-2019. 103 ans. Bernard Dadié n’a pas vécu inutilement. Le seul, sinon l’un des rares écrivains à avoir marqué de son estampille, tous les genres littéraires. Ancien Ministre de la Culture et de l’Information (1977-1986), membre de l’Académie des Sciences, des Arts et de la Culture (Ascad) de Côte d’Ivoire.
Homme de Culture hors pair, ‘’Légende Africaine’’ tout comme le titre de ton œuvre parue 1982. Dramaturge, tu as aussi écrit ‘’Les Voix dans le Vent’’. Effectivement les voix comme vous, sont restées hélas dans le vent. Toi qui voulais voir le navire Ivoire et Mère Afrique, changer de physionomie.
Mille fois hélas, les aberrations demeurent la marque de fabrique dans ce Berceau de l’humanité. Malheureusement aujourd’hui, Un Nègre à Paris c’est généralement ce miraculé ; ce rescapé d’une immigration clandestine. Désormais activité quotidienne de tes filles, fils et arrières petits-enfants de l’Afrique, ton Afrique. Notre actualité, tu l’as vécue d’ailleurs avant de partir, c’est aussi cette série de naufrages qui tourne en boucle dans les médias.
Mais le monde littéraire ne pleurera pas. Car nulle part les larmes n’ont leur place . Absolument pas au moment où part en voyage un militant pour les indépendances en Afrique. Resté constant et surtout artisan d’un continent quasi-émergeant par endroit. Même Irina Bokova a reconnu ton statut de « pionnier et de géant de la littérature africaine ». Au nom de l’Unesco tu as été distingué en 2016 en recevant le Prix Jaime Torres Bodet.
Tu es parti ce samedi 09 mars. La Côte d’Ivoire ne déroge pas non plus à la tradition. C’est le Ministre de la Culture, M. Maurice Bandama– l’un des disciples- qui s’inclinant, a porté la nouvelle officiellement.
Saches que les honneurs dignes de ton rang te seront rendus. Déjà saches que la nouvelle génération te connaitra davantage. Ceux-là qu’on appelle les connectés. Ces friands de technologie, ces digital-addict. Car seulement quelques heures après que tu aies déposé ce précieux carquois- dont tu t’es servi 103 durant pour éveiller nos consciences-, un géant de cet univers t’a dédié sa forte audience.
En clair, Mtn Côte d’Ivoire te rend déjà un vibrant hommage. Les autres suivront. Le mérite ici est que nous sommes dimanche, jour de repos ; non ouvrable donc. Mais la compagnie a mobilisé ses ‘’artistes’’ pour sortir cette belle œuvre plus qu’honorable. Car nous disait à l’instant notre source : « Bernard Dadié est une icône, et Mtn CI ne pouvait rester en marge. »
« Bernard Binlin Dadié reste vivant à jamais dans nos cœurs » dit le Directeur Général, M. Freddy Tchala d’Mtn Côte d’Ivoire. Entreprise foncièrement engagée dans la promotion des valeurs, l’appui à la Culture, à l’éducation en d’autres mots, l’Adn de notre illustre disparu.
L’initiative est tout simplement louable. Car en plus de véhiculer des valeurs, cette belle communication web renforcera la notoriété de l’écrivain surtout au sein de cette population connectée quoique déconnectée de l’essentiel, de la lecture instructive et constructive.
Marius Aka Fils