Municipales 2018 en Côte d’Ivoire : entrons à l’école de Com politique ‘’abobolaise’’ d’Hambak !

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Hamed Bakayoko est le tout puissant Ministre d’État de l’ère Ouattara, le seul d’ailleurs. Aussi Député de Séguéla  et Patron en second de l’armée ivoirienne juste après le Chef suprême. L’ex-militant actif du Meeci-précurseurs de la Fesci– acceptera tous ces honneurs à lui rendus mais pour l’heure, il préfère qu’on l’appelle Hambak. Question d’harmonisation avec l’esprit Abobo, cette commune qu’il veut à tous prix. Entrons à l’école de communication politique du candidat ‘’Abobolais’’!

« Moi je vois le Président (Ndlr : Ado) une fois par jour. Je lui parle au téléphone deux fois par jour…Ce matin je l’ai accompagné à l’aéroport il partait au Quatar…Il dit je salue mes parents d’Abobo…Parce que l’intermédiation il veut enlever, il veut que ce soit en direct… » Extrait du discours d’Hambak, récemment à Abobo, dans le cadre des précampagnes relatives aux élections municipales en Côte d’Ivoire. Intervention face à laquelle certains internautes n’ont pas été du tendre envers le sécurocrate d’Eburnie.  Mais il convient de comprendre  que l’auteur de ces propos le teint à dessein.

Abobo, berceau géant des fanatiques de ‘’Braves/héros ’’

Pour rappel ou information, c’est selon, Hamed Bakayoko est Journaliste. C’est-à-dire quelqu’un qui a la capacité de diluer un discours de niveau 7 (C2). Pour le transcrire fidèlement afin que tout débutant puisse comprendre. D’ailleurs, les projets et autres programmes ne seront pas lus à ‘’Boston’’. Là-bas pour gagner une élection,  il faut du corps-à-corps renforcé par ce genre de discours, du one man show, parfois. L’auditoire ‘’Abobolais’’ est surtout  dominé par des personnes friandes de champions ou de héros. Ce qu’on présente comme des Hommes forts. Certainement le sobriquet ‘’Brave tchè’’ attribué au Chef de l’Etat émane de l’un des nombreux ‘’Grains d’Abobo’’.

Lorsque le candidat aux municipales  du Rhdp de la plus peuplée des communes du District d’Abidjan dit « …Ce matin je l’ai accompagné à l’aéroport… » C’est  pour démontrer la confiance que lui accorde le champion Ouattara, l’intimité qu’il partage avec le Brave-tchè. Qui quoi qu’on dise ,est adulé de ce côté-là.  Ce type  de sortie ne passerait jamais à Cocody et Hambak candidat dans cette prestigieuse commune, n’osera jamais commettre une telle bourde.

Et Hamed Bakayoko est tout de même un ‘’champion’’. Et il tient peut-être à capitaliser ce positionnement de ‘’brave’’. C’est bien lui qui décontracté, recadrait avec autorité les soldats surchauffés qui tentaient de narguer l’ex-Président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, jour de  l’arrestation de l’ex-chef d’État à sa résidence. L’image tournait en boucle sur France 24 mais également sur la chaine de télévision circonstancielle Tci alors bien suivie par ceux à qui il parle aujourd’hui.

A Abobo, dans les années 90 régnaient des groupes de loubards. Des personnages  comme Yool Bruner, Tapé « le Bobo », Hitler ou alors Bolo de la Gestapo, y sont très connus. Mais avant Daouda Le sentimental avait rebaptisé prémonitoirement ce quartier ‘’Abobo la guerre’’. Il eut aussi un moment où les tournois de football organisés dans ce secteur ne connaissaient jamais d’épilogues heureux. Serge Alain Maguy, Sam Abouo Dominique, Fahé Kouhan, Evariste Dibo, David Gobri, Guel Tchiressoua, Koné Ibrahim etc, ces internationaux ivoiriens y ayant résidé en savent quelque chose. En vérité il s’agit d’un esprit. Cela s’appelle l’esprit abobolais, et c’est unique.

Aujourd’hui on parle de nid de « microbes » ou du moins d’ « Enfants en conflit avec la loi ». Sachez également que dans certains sous-quartiers de cette partie d’Abidjan existent des adolescents qui se font appeler Jah Gao, Loss, Wattao,  ces anciens chefs de guerre  devenus de véritables idoles desdits gamins.

Koné Tehfour, l’autre proche de ‘’champion’’ qui pourrait faire barrage

Néanmoins, ne pas le dire serait une grave offense, l’auditoire d’instruis existe bel et bien dans cette citée. Sauf que l’axe 1 de la campagne du premier Directeur de Publication du Quotidien Le Patriote  est orienté tout naturellement  galvanisation de l’électorat acquis.

Parce qu’en face il y a un certain Koné Tehfour, ancien député de ladite commune. Lui aussi cadre du Rdr mais tendance Guillaume Soro.  Or l’actuel chef du parlement ivoirien est également un ‘’ produit’’ qui pourrait bien s’écouler à Abobo du point de vue  communication politique . car Guillaume Soro était en première ligne lors de la crise post-électorale (2011). Grand défenseur des ‘’Commandos Invisibles’’ alors basés justement à Abobo. Lorsque Tehfour décide de faire campagne avec Simon Soro, le frère de l’autre, la stratégie est toute simple, le message clair : ‘’Je suis proche de Soro, le leader très courageux, l’autre brave… »

Quoique parmi les champions il y a toujours un  grand champion et c’est bien Alassane Ouattara. Et Hambak dit qu’il l’appelle deux fois par jour. Privilège que Tehfour n’a sans doute pas. Autrement dit, même le champion de Tehfour a son champion à lui et c’est ce dernier que Hambak dit voir chaque jour. Vous comprendrez plus aisément  le vrai sens de la phrase : «  Parce que l’intermédiation il (Ndlr : Ado)  veut enlever, il veut que ce soit en direct. »

En fait, l’ancien Ministre des Ntic de Laurent Gbagbo le dit pour ‘’chasser la confusion’’ créée par la candidature de Koné Tehfour.

 

Abobo, même au prix d’un hara-kiri

« Si un policier vous fatigue, dites que vous êtes le frère d’Hamed Bakayoko ». On peut tomber d’étonnement venant du sécurocrate en chef de la République. Mais ce hara-kiri vaut son pesant électoral. Parce que cette commune-dortoir héberge la quasi-totalité des conducteurs de mini cars appelés « Gbaka »  et aussi de taxis ‘’wôrô-wôrô. Ces ‘’pilotes en conflit avec la discipline roulant très souvent sans pièces de véhicule’’. Ceux-là dont le quotidien rime avec les embrouilles avec les forces de l’ordre. Le plus important pour le politique ici c’est le capital sympathie et surtout l’aspect voix électorales. En leur donnant ce laissez-passer verbal, Hambak est sûr de recruter des milliers d’électeurs dans ce milieu (Chauffeurs, apprentis, mécaniciens, syndicalistes voire propriétaires de véhicules nommés Djoulacthês, leurs enfants et épouses avec). Quand bien même l’autre face de médaille de cette déclaration a pour conséquence de mettre à mal l’autorité policière dans cette commune du reste difficilement gouvernable.

De toutes les façons en politique souvent pour le pouvoir on détruit tout. Puis une fois aux affaires, on essaie de réparer. Les Ivoiriens y sont habitués.

En somme, ne vous trompez pas. L’émetteur étudie bien le type de messages qu’il doit envoyer. Il faut dire que cette  cible le consomme cela sans  modération. Et il est fort probable que DJ Arafat vienne  soutenir « Papa Hamed Bakayoko »  une fois les campagnes ouvertes officiellement. Hambak l’influent n’hésitera pas  à offrir d’autres célébrités , l’autre denrée, aussi prisée par cette frange de la  population d’Abobo. Et en s’inscrivant dans ce canevas, le Ministre d’Etat a de fortes chances de l’emporter au soir du 13 octobre prochain. Pas forcément par qu’il est le neveu de l’autre Bakayoko, celui de la Commission Électorale indépendante (Cei), organisatrice dudit scrutin. Même si les  »Chou chou » d’Ado,Abobo en a connu avec Adama Tounkara et qu’apparemment malgré tout, le résultat n’est pas forcément bon.

Marius Aka Fils

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