Interview/ Benjamin Tehé (Lider) : « Que Ouattara saisisse cette dernière chance ! »

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Visiblement le projet de « 3ème mandat » du Chef de l’État ivoirien a de fortes chances de ne pas voir le jour. A entendre Benjamin Tehé de Lider.

Inprouv’Africa : Octobre est là et les Ivoiriens ont peur ….

Benjamin Tehe (BT) : Il y a de quoi. Et une seule question devrait guider les réflexions. A savoir pourquoi depuis 30 ans ce pays vacille-t-il à la veille des joutes électorales ? Il en ressort deux éléments fondamentaux. L’héritage des institutions peu démocratiques et le cas Alassane Ouattara. Si le premier facteur semble être en partie du fait du premier dirigeant, le second par contre provient totalement des forces extérieures notamment la France et toute la mafia multinationale. C’est d’ailleurs pour y mettre définitivement fin que les groupements et associations de la société civile, les ONG de défense des droits de l’Homme, les partis politiques de l’opposition et le peuple Ivoirien dans son ensemble, appellent à la désobéissance civile. Nous allons tout remettre à plat. Puis renouveler les institutions y compris la reprise de l’enrôlement. Mais tout ceci, précisons-le, sans Ouattara. Que les choses soient très claires.

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Inprouv’Africa : Sauf qu’il l’entend pas de cette oreille. Nous sommes visiblement dans un dialogue de sourds ?

B.T : Nous lui donnons une dernière chance. Il a encore quelques jours pour appeler  l’opposition et ouvrir le dialogue. Ainsi les Ivoiriens pourront  lui concéder certains avantages dus à son rang. Auquel cas la désobéissance civile entrera dans sa phase active. Et il sera dégagé. Aucun dictateur n’a résisté face à un peuple déterminé. Ni les enlèvements, ni les emprisonnements, encore moins les menaces ne pourront le sauver. Pendant 10 ans nous avons eu assez de temps pour découvrir la supercherie, le mensonge, la trahison et la barbarie dont lui et ses adeptes se sont rendus coupables.

Inprouv’Africa : Vous parliez tantôt de la France. Elle semble insensible…

B.T: La France a toujours tendance à surfer sur les eaux troubles. Elle n’a pour seul objectif que de préserver ses investissements. En parcourant les médias français, on a l’impression que ses dirigeants découvrent la politique ivoirienne. L’ Elysée joue plutôt à qui perd gagne. Les ouvrages du Pr. Mamadou Koulibaly, notre candidat, sont nombreux sur cette relation incestueuse qu’elle entretien avec ses anciennes colonies. C’est avec le soutien de la France que Ouattara continue de narguer les Ivoiriens. Mais cette situation prendra fin dans quelques jours.

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Inprouv’Africa : D’autres pays africains connaissent des manifestations contre les 3ème mandats. Existe-t-il des similitudes avec le cas ivoirien ?

B.T :  Nous remarquons que tous ces pays sont anciennes colonies françaises. Ce n’est pas un hasard. Mais plutôt le résultat d’un cynisme néocolonial . Nous devons être très vigilants. Afin d’éviter que la victoire prochaine du peuple ne passe aux mains d’une quelconque marionnette du système France-Africain. A Lider, nous attachons du prix à la souveraineté, au patriotisme et à l’indépendance vraie. Nous sommes fatigués d’être toujours à la remorque des autres États. En 2000, sous le Gl. Guei Robert, le Pr. Mamadou Koulibaly a permis à la Côte d’Ivoire d’organiser des élections sans aide extérieur. 20 ans après, alors que notre économie rivalise avec celle de la Suisse, nous courons vers des prêts pour nos élections. Ouattara est un piètre économiste.

Inprouv’Africa : A vous entendre c’est au peuple seul de décider … 

B.T : Qui d’autre à part ce digne peuple souverain ? La CEDEAO ? L’UEMOA ? L’UA ? La CADPH ? La CPI ? L’UE ? L’ONU ? Les ONG de défense des droits de l’Homme ? Ces machins ont été pour la plupart utilisés par Ouattara pour déstabiliser le pays durant des années. Ils ont été volontairement ou involontairement complices de ce que nous traversons. En cautionnant le largage de bombes sur une résidence présidentielle là où Laurent Gbagbo ne demandait que le recomptage des voix. Si aujourd’hui elles se prononcent sans rigueur sur cette situation, il nous appartient alors de tirer les conséquences et orienter le combat.

Inprouv’Africa : Votre mot de fin ?

D’abord préciser qu’ Alassane Ouattara n’est pas éligible. Il n’avait jamais l’intention d’organiser une quelconque élection crédible. Raison pour laquelle il s’est empressé de s’autoproclamer candidat du Rdr-Rhdp . Les Ivoiriens et toute l’opposition n’ont pas peur des élections. Ils veulent bien aller aux élections mais pas dans ces conditions. Que tous les prisonniers politiques, militaires et civils soient libérés. Que les exilés rentrent pour jeter les bases d’une véritable réconciliation. Telles sont les conditions pour un dénouement de la situation. L’histoire nous regarde et chacun doit jouer sa partition. Aussi, dire au Premier Ministre Hamed Bakayoko que nous le tiendrons pour responsable des éventuelles violations des droits de l’Homme. Tout comme son mentor, il rendra compte un jour aux Ivoiriens. Le temps appartient à  DIEU, et nous croyons en lui. Courage au peuple Ivoirien, c’est bientôt la fin.

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