Accord de violons entre le gestionnaire des droits d’auteurs des artistes et les manageurs des espaces d’expression culturelle. Retombées d’un échange convivial et franc entre le Dg du Burida, M. Ouattara Karim et la plateforme des propriétaires de maquis, bars et restaurants de Côte d’Ivoire (Ppmb-ci) dirigée par M. Gnawa Josué. C’était hier lundi à la demande de la faitière, au mythique maquis- resto ‘’Coup de Frein’’ route Bingerville.
En plus d’avoir gagné le pari du rassemblement des acteurs du secteur en si peu de temps, Gnawa Josué vient de renforcer le capital crédit de sa plateforme. La Ppmb-ci est passée au statut juridique de Syndicat. Une autre victoire de parcours après celle liée à la réouverture de leurs établissements ; arrachée de haute lutte après du gouvernement.
Cependant n’ayant pas bénéficié d’accompagnement de la part des pouvoirs publics, les membres de la plateforme peinent à rebondir réellement. Factures d’électricité et d’eau, loyer : « Nos bailleurs disent ne pas se reconnaitre dans les mesures prises par l’État…ils menacent d’ailleurs de nous chasser en cas de non acquittement du loyer » A laissé entendre M. Jacques Borget, Sg de la Ppmb-ci. A ce lot de difficultés se greffe la « pression » liée au paiement des ‘’taxes Burida’’ ; la crise Covid–19 aidant.
Face à cette situation intenable, les promoteurs de la culture ivoirienne ont alors émis le vœu de voir le Bureau des droits d’auteurs sursoir au recouvrement desdits dus dans leurs établissements respectifs jusqu’en janvier 2020 ; le temps de se refaire une santé financière.
Le Dg du Burida, M. Ouattara Karim s’est montré réceptif. Tout en rappelant à ces partenaires l’exonération à eux concédé sur une période de 3 mois (Mars, avril et mai 2020, Ndlr), il a déclaré accorder une remise de 50% aux maquis ayant une capacité d’accueil de plus de 50 places.
L’administrateur a fait remarquer que la structure qu’il dirige est également frappée de plein fouet par la Covid « Nous sommes conscients de vos difficultés et nous partageons vos peines. Vous conviendrez néanmoins que si nous ne recouvrons pas, les artistes dont nous sommes les employés, nous demanderont des comptes… »
S’appuyant sur l’excellence de ses relations avec ces partenaires du jour [Le Dg lui-même a mis en place un groupe WhatsApp pour échanger directement avec tous les membres de la Ppmb-ci], le gestionnaire des droits des artistes ivoiriens leur a demandé de sensibiliser tous les leurs confrères.
Il faut savoir que le Burida n’a qu’environ 11 milles clients déclarés. Tandis que les usagers des œuvres de l’esprit se comptent au million en Côte d’Ivoire. Un gap financier à combler et qui aura pour conséquence directe d’alléger les charges des clients actuels ; conformément à la logique de la loi des grands nombres.
La création d’un cadre d’échange permanent entre le Burida et la Ppmb-ci figure parmi les éléments du plaidoyer porté par Gnawa Josué. Là-dessus la cible semble avoir également prêté une oreille attentive. Autrement dit, les discussions se poursuivront.
Notons que la Ppmb-ci a été créée le 26 avril dernier, au plus fort de la crise sanitaire. Mutualisation des intelligences pour la valorisation de ce corps de métier, réouverture des espaces de divertissement, ces 2 premiers objectifs étant acquis, place à la professionnalisation du secteur. A ce niveau, l’étape des gros œuvres de ce vaste chantier a été franchie à en croire les responsables de la Ppmb-ci.
Marius Aka Fils