Côte d’Ivoire : Ce que Jaques Chirac a laissé à Bédié, Gbagbo et Soro à sa mort 

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Jacques Chirac est mort le 26 septembre dernier à Paris. Retraçant son parcours, les médias français quasi  ont présenté un homme politique exceptionnel. « L’ami de la Palestine, du monde arabe, celui qui a dit non aux Etats Unis d’Amérique sur la guerre en Irak, l’homme d’État épris de paix.» Occultant royalement, le massacre ordonné par ce dernier des manifestants aux mains nues, en novembre 2004 en Côte d’Ivoire. Sujet par ailleurs à polémique au sein de la « Plateforme de Bédié ».

Autour de nous des signes évidents. Le Pdci-Rda ‘’maison-mère’’ promet un giga-meeting à Yamoussoukro le 19 octobre prochain. La logique aurait donné une affiche plus choc ‘’Giga-meeting de l’opposition’’ ou du moins ‘’meeting conjoint Pdci-Fpi-Eds-Raci à Yamoussoukro’’. Surtout pour des besoins de guidance des différents militants. Car il y a eu l’effervescence emmenée par la rencontre historique Bédié-Gbagbo à Bruxelles. Ébullition qui semblait avoir emporté les rancœurs gangrénées depuis 29 pour certains, 10 ans pour d’autres. A l’origine, le coup d’Etat de 99 et la crise post électorale de 2010. Que nenni ! Le réchauffement des rapports entre  partisans de Bédié, les Gbagbo ou rien (Gor) et les Soroistes, a plutôt fait place à une tiédeur. Sinon un froid glacial depuis quelques jours.

Chirac part non sans jeter une impressionnante  pomme de discorde dans  la plateforme

On peut ruser. Mais il y a des sujets qui fâchent. Ce qui explique que malgré tout, Affi N’Guessan ait  ignoré l’évènement. Le contraire le ‘’grillerait’’ définitivement du patrimoine de l’autre Fpi. Or, le président officiel de ce parti entend par défaut,  puiser dans ce vivier, les échéances à venir. Bien entendu au pire des cas : « Si Gbagbo n’est pas candidat en 2020 » comme il l’a laissé  entendre.  Les Gor ont mal pris l’hommage du Pdci-Rda rendu à l’ancien Président Français. Celui de Guillaume Soro aussi. Ainsi que  la participation de l’épouse de N’zuéba à ses obsèques.

Car le nom Chirac remue déjà le couteau dans la plaie. « Depuis que ce monsieur est parti je dors mieux » Dixit Laurent Gbagbo lui-même après que ce dernier se soit retiré prudemment de la scène politique en 2005.  Effectivement durant ses 10 années de gouvernance, il fallait faire quotidiennement avec « le trio » : Chirac- Rébellion-Rhdp (avec Bédié).  Il faut rappeler que le 09 novembre 2004 devant l’Hôtel Ivoire à Cocody, l’Élysée sous Jacques Chirac,  a ordonné que l’armée française tire à balle réelle sur des civils manifestant pour empêcher celle-ci de marcher sur la résidence du Président ivoirien d’alors. 36 personnes ont perdu la vie à cette occasion. Autrement dit, tu ne peux pas  prétendre être mon ami et applaudir celui qui m’a endeuillé.

La suspicion généralisée et ses calculs qui plombent les tractations

En courtisant d’un côté Gbagbo et Affi  de l’autre, en plus de faire les yeux doux à Soro, le Sphinx de Daoukro n’a-t-il pas en tête un agenda secret ? Par exemple surfer sur leur division, arranger une réconciliation de façade et en tirer bénéfice au cas où Gbagbo serait exclu de la course de 2020 ? Gbagbo et son camp sont-ils sincères en acceptant d’intégrer la plateforme ?

N’espèrent-ils pas que Hkb soit disqualifié (limite d’âge)  pour la finale prévue  dans 12 mois ? L’on ne criera-t-il pas trahison face à un rapprochement Gbagbo-Soro ? Une paix des braves Gbagbo- Affi-Mamadou Koulibaly n’est-elle pas prioritaire ?  Les ‘’pièces de rechange’’ proposées de part et d’autres [Fpi (Gbagbo) –Pdci] suivront-ils vraiment le canevas tracé par leurs leaders au cas où ?

Comment Yasmine Ouégnin et Affoussiata Bamba Lamine pourront-elles se regarder droit dans les yeux.  Tandis qu’on apprend que la seconde envisageait « voler la victoire » à l’autre lors des dernières législatives ? Par-delà ‘’l’opération narguer Ouattara’’ Soro et Bédié ont-ils réellement fait table rase des années Dibonan Koné ? Mangoua Koffi est à la Maca depuis lundi dernier. Tout comme Dacoury Roger, revenu d’exil il y a moins d’un mois, y est écroué. Pourquoi Assoua Adou et Guikahué ne s’assaillent-ils pas à la même table pour crier justice ?

En vérité, nulle ne fait confiance à personne dans cette ‘’famille’’ qui du coup a  du mal à se constituer.  L’ancien chef déclaré de l’ex- rébellion sait que si elle (la plateforme) arrivait à arracher le pouvoir aux unifiés, des grabuges peuvent surgir dès après la victoire. L’amer expérience du Golf encore fraiche. Bédié a du mal à digérer sa part désillusion. Et une question reste pendante : qui du Pdci ou du Fpi, du Raci gouvernera concrètement. Précisément à qui reviendra le fauteuil de Président de la République ? A-t-on tout balisé pour éviter le syndrome du golf ?  Autant d’interrogations nécessitant des réponses pratiques à même de donner des fondements solides à la « plateforme de Bédié ».

Auquel cas,  on donnera raison à Jean Bonin (Proche d’Affi N’Guessan) qui prédit une victoire écrasante du Rhdp au 1er tour de la présidentielle de 2020. Parce que pour le rejoindre, si le Gip de Bédié- à savoir Groupement d’Intérêt Politique- ne nait pas, Alassane Ouattara qui sera certainement candidat, n’aura rien en face.

Marius Aka Fils

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