Akwaba Macron : après Bouaké, n’oubliez pas de visiter aussi ces œuvres de Chirac et de Sarkozy à Abidjan !

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Excellence,

L’honneur que vous faites au peuple ivoirien de venir en Eburnie, commande que nous commencions cette petite note par vous dire Akwaba. Entendez, soyez le bienvenu en Côte d’Ivoire ! Vous êtes ici sur cette terre bénie qui fournit l’essentiel des intrants du délicieux chocolat dont se gavent à cœur joie, vos concitoyens de toute l’Union Européenne ; disons l’Occident tout entier.

Bouaké qui vous accueille concentre d’ailleurs une bonne partie de travailleurs de la terre, des planteurs du binôme café-cacao. Nous vous prions de leur faire juste un coucou. Ils vous diront certainement merci pour les 825 CFA (1,2 Euro) bord champ qu’ils perçoivent au kilogramme du cacao .

Excellence,

Votre fulgurante ascension dans la sphère politique française et le couronnement de celle-ci à travers votre brillante élection à la magistrature suprême du pays de Charles De Gaule, est désormais une marque déposée planétaire. Maints politiques s’identifient depuis lors au Macronisme. Ici même en Côte d’Ivoire, certains rêvent de se faire appeler Macron Ivoirien.

Macron Président de la République. Cela était vraiment loin d’être la première évidence. Pour qui connait l’ancien ordre politique français. Pourtant vous êtes le Premier des Français depuis le 14 mai 2017. Ce au nom de la démocratie. Démocratie. Ce terme volera à coup sûr la vedette à tous les mots lors des différentes allocutions prévues pour cette visite officielle. Permettez-nous de vous informer que de noter parmi ces intervenants, devrait figurer et en place de choix, le président du Conseil Régional du Gbêkê.

Monsieur  »Le Commandant de brigade mondiale de la démocratie », n’oubliez pas de demander pourquoi M. Jacques Mangoua ose-t-il ‘’boycotter’’ votre visite. Tandis


que vous venez lui offrir le plus grand marché couvert d’Afrique de l’Ouest ?  

Aussi une certaine Nathalie Yamb avait souhaité  vous offrir une belle gerbe de fleurs à votre descente d’avion. Insidieusement, non seulement Nathalie ne sera pas à Bouaké mais cette opposante politique ne vit plus ,contre son gré, en territoire ivoirien. Nous estimons qu’il serait judicieux de demander aux officiels ivoiriens les raisons de la modification du protocole. Pourquoi l’on vous prive, vous M. Macron, de ce symbole d’accueil pourtant élémentaire  ? Vous avez droit à la vérité et vous pouvez demander légitimement des comptes sur ce point.

Excellence,

Inutile de mentionner que votre sécurité sera appuyée par les meilleurs éléments du 43è Bima. Nous sommes convaincus que vous séjournerez à Abidjan. Nous vous prions par conséquent de demander à votre représentant en Chef en Côte d’Ivoire, SEM Gilles Huberson, de vous faire un point détaillé de la situation en Côte d’Ivoire. D’autant qu’il s’agit de votre première visite. Nous vous prions de l’instruire pour organiser une visite guidée afin de vous faire découvrir  les  œuvres de certains de vos prédécesseurs à l’Elysée. En occurrence, les Présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Le premier cité a une belle histoire avec l’Hôtel Ivoire, devenu Sofitel Hôtel Ivoire. Des guides expérimentés, vous conduiront sur ses traces.  Et vous aurez une idée précise de la besogne abattue par le défunt Chef d’État  en novembre 2004 sur ce site.

Excellence,

Nous apprenons que vous devez visiter un camp qui aurait été bombardé par l’armée ivoirienne dans cette même période. Faire tabula rasa de l’Hôtel Ivoire, ressemblerait à opter pour un parti pris. Or,  il s’agit bien de vous Emmanuel Macron, Président de la France, pays des droits de l’Homme, de  justice, d’égalité.

Abidjan traine également des séquelles de la politique étrangère de M. Nicolas Sarkozy. Compte tenu de votre calendrier chargé et surtout des dossiers brulants qui vous attendent dans votre pays, la France, nous vous demanderons de juste passer voir la résidence du voisin direct de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire à Cocody. Ce voisin se nomme Laurent Gbagbo, vous en avez certainement entendu parler. Il n’est pas en place mais veuillez  jeter  juste un coup d’œil sur sa résidence il y seulement 8 ans. Là vivaient des centaines de civiles. Mais Monsieur le Président,  regardez et faite le comparatif avec l’établissement scolaire que visiterez à Bouaké.

Monsieur le Président de la République de France,

‘’Crise en Côte d’Ivoire’’. C’est quelque chose que vous entendrez également dans les différents propos. Effectivement, l’on veut éviter une autre crise à ce pays. C’est dire qu’il y a eu crise. L’Hôtel Ivoire fait partie des vestiges de cette crise.

Monsieur le Président,

En toute objectivité, Abidjan a fier allure grâce au Président Ouattara, votre homologue Ivoirien. Les infrastructures foisonnent en  Côte d’Ivoire et cela est une réalité incontestable.

Cependant,  Son Excellence,  nous sommes en décembre 2019 autrement dit à 10 mois des joutes électorales de 2020. Et les voyants ne sont pas  verts dans leur ensemble en ce qui concerne l’appareil électoral. Tous savons que votre voix porte sur ce sujet-là. Malheureusement du reste. Sauf que  c’est aussi une réalité en ce 21è siècle.

Par conséquent nous vous prions de voir comment nous aider à  sauvegarder ces acquis infrastructurels. Parce qu’à part  le Président Félix Houphouët-Boigny, tous ceux qui  ont précédé ADO au Palais Présidentiel d’Abidjan-Plateau, n’ont pas eu la quiétude qu’il fallait pour bâtir.  Comme le fait si bien le Président Alassane Ouattara depuis 8 ans.

Tout simplement parce que les éclats de boue projetés par la course au pouvoir d’État de certains les en empêchaient.  Ces éclats de boue ont entaché les gouvernances Guei, Bédié et Gbagbo.  Taches  qui ont  rendu illisibles les dossiers de projets tels que le 3è pont, l’échangeur de la Riviera 2, les constructions de routes,  d’écoles, d’hôpitaux etc. Sinon, ces gouvernants cités plus haut étaient bien imprégnés du plan de développement de la Côte d’Ivoire tracé en grande partie par le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne.

Hélas,  une autre course au pouvoir s’annonce tonitruante les mois à venir dans ce pays. Au nom de son devoir régalien, le Président Ouattara assure que tout se passerait bien. Sauf que ses assurances semblent ne pas rassurer tout le monde.  Alors là aussi veillez jeter un coup d’œil. Réunissez tous les coureurs et parlez-leur s’il vous plait.

Monsieur le Président, profitez du temps clément d’Abidjan et bon retour à vous. Merci d’être venu voir communier avec les populations de ce pays africain dont la puissance économique  étonne le monde.

Marius Aka Fils, Journaliste ivoirien, Citoyen africain.

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